Le président soudanais Omar el-Béchir assiste au sommet de la Ligue arabe dans la station balnéaire jordanienne de Sweymah, sur la mer Morte, en Jordanie, le 29 mars 2017. Photo : Getty images

L'ancien président du Soudan, Omar el-Béchir, qui a régné pendant 30 ans avant d'être renversé par un soulèvement populaire puis emprisonné par les dirigeants militaires du pays, a été transféré dans un établissement médical du nord du Soudan, a déclaré son avocat mercredi.

El-Béchir, âgé de 80 ans, est détenu dans un centre militaire situé à la périphérie de la capitale soudanaise, Khartoum.

Son avocat, Mohamed al-Hassan al-Amin, a déclaré à l'Associated Press que M. El-Béchir avait été transféré mardi et qu'il recevrait des soins appropriés dans un hôpital mieux équipé dans la ville de Merowe, à environ 330 kilomètres au nord de Khartoum.

Son état n'est pas critique

La santé d’El-Béchir s'est récemment détériorée, a déclaré l'avocat, ajoutant que l'ancien dirigeant souffre de complications liées à l'âge et d'hypertension artérielle.

"Il a besoin de contrôles et de suivis réguliers, mais son état n'est pas critique", a précisé Al-Amin.

L’avocat a indiqué que l'ancien ministre soudanais de la Défense, Abdel-Rahim Muhammad Hussein, qui avait également été arrêté peu après El-Béchir, avait également été transféré dans le même établissement. Il souffre de problèmes cardiaques, a –t-il ajouté.

Contacté par AP, le bureau du porte-parole militaire du Soudan s'est refusé à tout commentaire.

Kartoum refuse son transférement à la CPI

Omar El-Béchir a dirigé le Soudan pendant trois décennies, malgré les guerres et les sanctions, avant d'être renversé lors d'un soulèvement populaire en 2019. Il est recherché par la Cour pénale internationale pour génocide et autres crimes commis pendant le conflit dans la région du Darfour, à l'ouest du Soudan, dans les années 2000.

La Cour pénale internationale a inculpé El-Béchir et Hussein pour génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au Darfour. Quelque 300 000 personnes ont été tuées et 2,7 millions ont été chassées de chez elles.

Les dirigeants militaires du Soudan ont décliné les demandes de la CPI visant à ce que El-Béchir et d'autres personnalités recherchées par la Cour internationale de Justice soient remis à la Cour pour être jugés.

Al-Bashir, Hussein et d'autres personnes ont été détenus dans une prison de Khartoum avant d'être emmenés dans une base militaire fortifiée après l'attaque de la prison par les paramilitaires du RSF, en conflit avec l’armée régulière, en avril de l'année dernière. Un autre ancien fonctionnaire, Ahmed Harun, qui est également recherché par la CPI, s'est enfui après l'attaque de la prison. On ignore où il se trouve.

TRT Afrika et agences