Les affrontements ont éclaté le 15 avril entre les forces loyales à Burhan et celles de son adjoint, devenu rival, Mohamed Hamdan Dagalo, qui commande les puissantes forces paramilitaires de soutien rapide (RSF). (Reuters)

Le Conseil de sécurité des Nations unies s'est déclaré vendredi "inquiet" de l'intensification de la violence au Soudan, déchiré par la guerre opposant depuis avril l'armée et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Le Conseil a "condamné fermement", dans un communiqué, les attaques contre les civils et l'extension du conflit "aux zones accueillant d'importantes populations de déplacées, de réfugiés et de demandeurs d'asile".

"Les membres du Conseil de sécurité ont exprimé leur inquiétude face à la propagation de la violence et face à la détérioration de la situation humanitaire au Soudan", selon le même communiqué.

"La plus importante crise de déplacement au monde"

Les combats qui font rage depuis mi-avril entre l'armée et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont déplacé 7,1 millions de personnes, avait indiqué jeudi un porte-parole de l'ONU, qualifiant cette "crise de déplacement" de la "plus importante au monde".

À ce chiffre s'ajoutent 1,5 million de personnes réfugiées dans les pays voisins, ont précisé les Nations Unies.

La guerre entre le chef de l'armée, le général Abdel Fattah al-Burhane, et son second, le général Mohamed Hamdane Daglo, patron des très redoutés FSR, s'est étendu la semaine dernière à l'État d'al-Jazira dans le Centre-Est du pays, jusqu'alors épargné, s'approchant de la ville de Wad Madani qui servait de plaque-tournante humanitaire et de refuge pour de précédents déplacés.

"Accès sans entrave"

L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) fait savoir que jusqu'à 300.000 personnes ont fui Wad Madani, dans l'État d'al-Jazira, dans le cadre d'une nouvelle vague de déplacements à grande échelle", a confirmé jeudi Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l'ONU.

Le Conseil de sécurité a appelé les parties belligérantes à permettre "un accès rapide, sûr et sans entrave de l'aide humanitaire dans tout le Soudan". Il a condamné l'attaque, le 10 décembre, d'un convoi appartenant au Comité international de la Croix-Rouge et a demandé "l'intensification de l'aide humanitaire au Soudan".

À ce jour, les violences au Soudan ont fait 12.000 morts, selon une estimation prudente du Armed Conflict and Event Data Project, tandis que les Nations unies affirment que près de 6,8 millions de personnes ont été contraintes de fuir leur domicile.

TRT Afrika et agences