L'armée soudanaise a affirmé samedi avoir arraché un secteur clé de la capitale, e quartier de Kafouri, à ses adversaires des Forces de soutien rapide (FSR) qui le contrôlait depuis avril 2023. Le chef de l'armée, le général Abdel Fattah al-Burhane, a ensuite annoncé la formation prochaine d'un gouvernement de transition.
L'armée et les unités alliées ont "achevé vendredi le nettoyage" de Kafouri et d'autres zones de Sharq El Nil, à 15 km à l'est, des "restes des milices terroristes Daglo", a affirmé son porte-parole, Nabil Abdullah, en référence au chef des FSR, Mohamed Hamdane Daglo.
Ce quartier, l'un des plus riches de Khartoum, était un bastion des FSR, et abritait la résidence d'Abdel Rahim Daglo, frère et adjoint du chef des paramilitaires.
Cette prise rapproche l'armée de la reprise totale de Bahri, où vivent près d'un million d'habitants et qui constitue une pièce essentielle pour le contrôle de la capitale soudanaise.
Gouvernement de transition
"Nous attendons le retour des services, le retour de nos voisins et la fin de cette guerre pour que notre pays retrouve sa stabilité", a déclaré à l'AFP Azahir Suleiman, 43 ans, un habitant de Kafouri.
Sur la défensive au début de la guerre, le général Burhane ne cesse de gagner du terrain. Samedi, il a annoncé la formation prochaine d'un gouvernement de transition, composé d'"experts" et dont la tâche principale sera d'aider à "compléter les tâches militaires restantes (...) et à nettoyer tout le Soudan" des paramilitaires.
Il a assuré que ce gouvernement jetterait les bases d'une transition politique plus large, en vue d'élections, et a annoncé la rédaction d'un document constitutionnel et la nomination d'un Premier ministre, tout en promettant que l'armée "n'interférera pas dans ses tâches ou responsabilités".
Le Soudan dispose actuellement d'un gouvernement désigné par l'armée.
Peur des représaillesAmnesty International a exprimé vendredi ses inquiétudes quant à d'éventuelles représailles dans les zones récemment reprises par les troupes régulières.
Cette guerre, qui oppose ces deux forces rivales, a fait des dizaines de milliers de victimes, déraciné 12 millions de personnes et plongé le pays dans une crise humanitaire majeure.