Signature d'un "accord de paix" unilatéral par des groupes armés de la RDC. Photo : Reuters

Des centaines de membres d'un groupe d'autodéfense communautaire se sont rendus lundi à l'armée congolaise et ont signé un "accord de paix" unilatéral dans le nord-est de la RDC, en proie aux violences.

Habillé en civil et non armé, le groupe, composé essentiellement de jeunes hommes, est arrivé dans le centre provincial de Bunia à bord de plusieurs véhicules et a signé l'accord sous le regard stupéfait de la population locale.

Lorsque le convoi est entré dans la ville, les magasins et les entreprises ont rapidement fermé leurs portes, a déclaré un journaliste.

Le groupe a déclaré appartenir à une organisation de défense créée en 2019 pour défendre les intérêts de cinq communautés "victimes d'atrocités dans la province d'Ituri", près de la frontière avec l'Ouganda.

Troubles interethniques

Le groupe, connu sous le nom de "Zaïre", dit représenter les communautés Hema, Mambisa, Alur, Akongo-Nyali et Ndo-Okebu et se pose en rival de Codeco ("Coopérative pour le développement du Congo"), une milice de plusieurs milliers de personnes qui dit avoir pour mission de protéger la tribu Lendu des Hema et de leurs alliés.

Après une décennie relativement calme, les troubles interethniques ont repris fin 2017, causant la mort de milliers de civils et la fuite de plus d'un million d'entre eux.

Un précédent conflit entre milices rivales avait fait des milliers de morts entre 1999 et 2003 avant l'intervention d'une force européenne de maintien de la paix.

"Nous sommes ici aujourd'hui engagés et prêts à rejoindre le processus de paix" et à participer à un programme d'intégration communautaire dirigé par les autorités congolaises", a déclaré le porte-parole du groupe, Jean-Marie Ngadjole.

Libre circulation des personnes et des biens

Il a ajouté que le groupe s'engageait à assurer la libre circulation des personnes et de leurs biens dans toutes les communautés et a exhorté les autorités à "faciliter la libération de tous" ses membres emprisonnés.

Le général Chalwe Munkutu Ngwashi, vice-gouverneur de l'Ituri, a déclaré qu'il "prenait note" de l'engagement du groupe et qu'il appelait au "pardon mutuel" et à la "réconciliation".

Mais il a également appelé à "désarmer nos cœurs".

Aucune date n'a été fixée pour le désarmement du groupe et des accords similaires ont été conclus avec d'autres groupes, notamment CODECO, bien que l'effet sur le terrain ait été minime et que la violence se poursuive.

AFP