Le leader des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité s’est exprimé vendredi soir dans un entretien exclusif avec la chaîne privée Walf TV.
« Je répondrais si mes droits sont respectés », a insisté Sonko, faisant allusion au procès qui s’ouvre à nouveau mardi prochain après un premier report prononcé le 16 mai.
« Tant que mes droits ne seront pas respectés et garantis, je préfère ne pas y aller. Mais ne pas venir ne veut pas dire qu’on est coupable », a-t-il poursuivi, non sans évoquer les garanties auxquelles il s’attend.
« Je ne veux pas que ma maison soit sous embargo parce que c’est illégal, je ne veux pas qu’on m’impose un itinéraire ou qu’on m’agresse en cours de route, je ne veux pas qu’on refuse l’accès au tribunal à mes soutiens parce que c’est une audience publique et je ne veux pas qu’on s’attaque à ma défense », a égrené l’opposant qui est depuis une dizaine de jours à Ziguinchor (Sud) dont il est le maire.
« Je ne suis pas fugitif et je ne suis pas un réfugié, je rentrerai à Dakar quand les conditions s’y prêteront », a-t-il fait savoir.
« Il n’y a aucun élément compromettant contre moi dans ce dossier », a réaffirmé le candidat déclaré à la présidentielle 2024, considérant ce dossier comme un complot pour l’écarter de la course présidentielle.
A l’ouverture du procès la semaine passée au tribunal de Dakar, Sonko ne s’est pas présenté comme il l’avait d’ailleurs fait lors de son procès en appel le 8 mai pour une affaire de diffamation l’opposant au ministre du tourisme Mame Mbaye Niang.
Il avait écopé d’une peine d’emprisonnement de six mois avec sursis. Un verdict qui menace sérieusement sa participation à la présidentielle du 25 février 2024.
Une posture s’expliquant par l’appel à la désobéissance civile qu’il a lancé quelques jours plus tôt et pour laquelle il a décidé de ne plus répondre à la justice.
Des centaines de ses sympathisants redoutant son arrestation à la veille de l’ouverture du procès pour viol ont investi les rues de Ziguinchor. Des heurts entre ceux-ci et forces de défense et de sécurité ont causé lundi dans morts dont un policier à Ziguinchor.
Un autre mort a été enregistré à Keur Massar (banlieue de Dakar) après que les manifestations se sont propagées dans d’autres localités du pays.
En février 2021, Adja Sarr, travaillant au salon Sweet Beauté à Dakar a déposé une plainte contre Ousmane Sonko pour "viols répétitifs et menace de mort".
L’arrestation en mars 2021 de Sonko, arrivée 3ème à la présidentielle de 2019, avait débouché sur de violentes manifestations ayant causé 14 morts.
Il avait par la suite, après six jours passés à la section de recherche de la gendarmerie de Colobane (Dakar), placé sous contrôle judiciaire en attendant la suite de la procédure.