La Grande Bretagne a annoncé mardi qu'elle suspend certaines aides bilatérales au Rwanda et impose d'autres sanctions diplomatiques à Kigali en raison de son rôle dans le conflit au Congo voisin, une décision que Kigali a qualifiée de "punitive".
Le Rwanda dit regretter ces mesures et accuse le Royaume-Uni d'avoir un parti pris. "Les mesures punitives annoncées aujourd'hui (mardi) par le grouvernement britannique en réponse au conflit dans l'est de la RDC - où le Royaume-Uni a désormais clairement choisi son camp - sont regrettables", a déclaré la ministère rwandais des Affaires étrangères dans un communiqué.
"Il est déraisonnable de s'attendre à ce que le Rwanda compromette sa sécurité nationale", a ajouté la diplomatie rwandaise estimant que "ces mesures n'aident en rien la République démocratique du Congo et ne contribuent pas davantage à la recherche d'une solution politique durable au conflit".
Londres a annoncé ces mesures, peu après que l'Union européenne a suspendu les consultations militaires avec le Rwanda et demandé à Kigali de retirer ses troupes du territoire de la RDC.
L'accord minier entre Bruxelles et Kigali sera réexaminé, a indiqué mardi Kaja Kallas, haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères et de la politique de sécurité, vice-présidente de la Commission européenne.
Le 20 févirer, le Trésor américain a imposé des sanctions à James Kabarebe, ministre d'État rwandais chargé de l'intégration régionale, en raison de "son rôle central dans le soutien du Rwanda au M23".
Il a également sanctionné Lawrence Kanyuka, porte-parole du M23, ainsi que deux entreprises qu'il contrôle, Kingston Fresh et Kingston Holding.
Le Rwanda a affirmé à maintes reprises qu’elle ne "cèdera pas à l’intimidation" face à la menace de la sécurité interne du pays.
Le gouvernement rwandais a également fustigé les sanctions et la politisation de l’aide au développement.
"Politiser le développement est fondamentalement inacceptable", a ajouté la diplomatie rwandaise en dénonçant des mesures "qui ne peuvent être perçues que comme une ingérence extérieure injustifiée".