Le gouverneur de province du Nord-Kivu, le général Constant Ndima n’a pas caché son regret de voir le M23 reprendre quelques positions qu'il avait abandonnées du territoire de Rutshuru. (AFP)

Par

Kudra Maliro

Le gouverneur de province du Nord-Kivu, le général Constant Ndima a dénoncé, samedi 22 avril à Goma, la reprise par le M23, de certaines positions qui, dit-il, étaient dégarnies dans quelques localités des territoires de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo et ce, malgré le déploiement des troupes de l’EAC.

Cet officier supérieur des Forces armées congolaises (FARDC) s’est exprimé lors d’une conférence de presse animée conjointement avec le commandant de la force régionale de l’EAC.

Plusieurs habitants de la région contactés par TRT Afrika demandent à cette force d’accentuer la pression sur les rebelles du M23 afin de mettre fin à ce conflit qui continue d’endeuiller les civils.

"Nous avons déjà la Monusco qui est présente dans la région depuis plus de 20 ans, s’y ajoutent les forces de l’EAC. Malgré tout, les rebelles du M23 continuent de gagner du terrain" s’étonne Mumbere Muyisa, un habitant de Goma joint au téléphone par TRT Afrika.

Récemment, le président ougandais Yoweri Museveni a déclaré que ses troupes présente sur le sol congolais n’attaqueraient les combattants rebelles que « si le M23 ne respecte pas l’accord conclu avec la RDC et attaque en premier ».

Le président Ougandais avait annoncé le déploiement de ses forces dans une zone neutre dans les localités de Bunagana et Rutsuru pour protéger les populations civiles.

Le gouverneur de province du Nord-Kivu, le général Constant Ndima n’a pas caché son regret de voir le M23 reprendre quelques positions qu'il avait abandonnées du territoire de Rutshuru notamment.

"Curieusement, les contingents se sont déjà déployés. Mais, au moment où je vous parle, nous constatons aussi qu’il y a reprise des positions. C’est ce que nous disons, ce n’est pas conforme au mémorandum d’entente et aussi à la décision du communiqué de Luanda. La population semble être déçue avec le déploiement et l’exécution de la feuille de route de Luanda. Nous constatons que la feuille de route n’est pas respectée à la lettre", a –t-il expliqué.

De son côté, le commandant de la force régionale de l’EAC, le général Jeff Nyagah a assuré l’engagement des troupes sous ses ordres, à soutenir et protéger l’intégrité territoriale de la RDC.

Lors du conseil des ministres de vendredi dernier, le gouvernement avait annoncé que les rebelles du M23 sont en train de renforcer leurs positions dans les territoires de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo.

"Pas de cntonnement sans dialogue direct"

Lawrence Kanyuka, le porte-parole politique du M23 à réitéré que tant qu'il n'y aurait pas de dialogue politique direct entre le M23 et le gouvernement congolais, il n'y aurait pas de cantonnement, désarmement et démobilisation des combattants.

Le chef de l’Etat congolais a martelé une fois de plus qu’il n’était pas question d’un quelconque dialogue politique avec « les agresseurs de la nation congolaise » qui, selon Félix Tshisekedi, favorisent ouvertement une infiltration étrangère à tous les niveaux du pays.

"Il n’est pas question de dialogue politique avec ce groupe. Je le dis et je tiens à préciser qu'il n'en sera jamais question", a –t-il ajouté. Le président congolais ajoute que tout est mis en branle pour accélérer les processus de désarmement, démobilisation et réinsertion pour ceux parmi "les combattants du M23 qui prouveront leur nationalité congolaise" réitère M. Tshisekedi.

TRT Afrika