Le président congolais, Félix Tshisekedi, a réitéré mercredi sa volonté de changer la Constitution et plonger le pays dans la quatrième République.
Après avoir évoqué des routes, ponts, écoles, hôpitaux et aéroports qui doivent être construits dans les prochaines années, il a affirmé que "la RDC est en chantier".
Il a vanté une croissance économique de 6 % cette année au-delà de la moyenne africaine.
Ce n’est qu’à la fin de son discours de près de deux heures que le président Tshisekedi a abordé le sujet où beaucoup l’attendaient, celui de la Constitution.
En revenant sur le "démarrage raté (de sa mandature) en raison de retard pour la mise en place des institutions", le président Tshisekedi a évoqué des "délais contraignants" prévus dans l’actuelle loi fondamentale et estime que "cette situation nous invite à une réflexion commune".
"Il est temps d’engager une réflexion nationale sur une réforme constitutionnelle", a-t-il déclaré affirmant que cette démarche consiste "uniquement à construire un cadre constitutionnel plus adapté aux considérations de notre peuple".
À cette annonce, la foule dans la salle des congrès lui a répondu : "Nous allons changer cette constitution, il n’y a rien à craindre".
Pour l’opposition, le président pourrait précipiter sa chute.
"Félix Tshisekedi vit dans un pays imaginaire", estime Prince Epenge, le porte-parole de Lamuka, l’une des principales coalitions de l’opposition.
"Le peuple a demeuré pendant 6 ans dans la pauvreté, le chômage, la corruption, le mensonges d’Etat, le détournement et l 'insécurité", a-t-il déclaré auprès d'Anadolu.
"Oui, le Congo est évidemment un chantier", a consenti le porte-parole proche de Martin Fayulu avant d’affirmer qu’il s’agit d’un chantier où "le maître d’œuvre détourne du matériel de construction en permanence".
Tshisekedi avait annoncé la mise en place d’une commission spéciale en 2025 pour préparer un projet devant reprendre les articles à changer.
L’opposition l’accuse de vouloir orchestrer « un coup d’Etat constitutionnel » alors que son second mandat prend fin en 2028.
Les principaux opposants ont annoncé des manifestations dans le pays pour contester toute révision ou changement de la Constitution.