Les forces de maintien d'ordre de la République démocratique du Congo ont tiré samedi des gaz lacrymogènes pour des manifestants anti-gouvernementaux dans la capitale congolaise, Kinshasa.
Ils protestaient contre des irrégularités présumées dans l'inscription sur les listes électorales.
Les manifestants sont également en colère contre l'insécurité grandissante dans l'est du pays, où des milices armées et des groupes rebelles ont tué des centaines de civils, entrainant le déplacement de plus d'un million d'autres.
Une douzaine de manifestants ont été arrêtés par les forces de l'ordre au début de la manifestation, à l'appel des dirigeants de l'opposition.
Dans une publication sur Twitter, Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement congolais, a déclaré qu’une aucune de violence n’est acceptable en démocratie et confirme que "trois policiers identifiés comme auteurs de violence sont aux arrêts".
Cette déclaration intervient quelques heures après la diffusion d'une vidéo sur les médias sociaux qui montre un jeune homme torse nu recevant des coups de pied, des coups de casque répétés et traîné sur le sol par plusieurs hommes en uniforme. TRT Afrika n'a pas pu authentifier la vidéo.
Le porte-parole de la police, Sylvano Kasongo, a déclaré que trois policiers avaient été arrêtés pour des violences commises sur un mineur lors de la manifestation. Il a ajouté que 27 policiers avaient été blessés au cours des affrontements.
Le ministre congolais des droits de l'homme, Albert-Fabrice Puela, a condamné dans une déclaration samedi les violences commises par les forces de sécurité à l'encontre des manifestants et du mineur, et a demandé l'ouverture d'une enquête.
Pour rappel, cette manifestation a été appelé par quatre membres de l'opposition se plaignant de retards et d'irrégularités présumées dans une campagne d'inscription sur les listes électorales.
"La manifestation avait pour but de protester contre un processus électoral chaotique qui prépare le président Tshisekedi à prendre le pouvoir par force" a déclaré Augustin Matata Ponyo Mapo, membre l’opposition et ancien premier ministre de la RDC.
"Nous aimerions que ce processus électoral soit revu et que cela nous conduise à l’élection des candidats aimés par la population ", a ajouté M. Matata Ponyo.
Le Congo doit organiser des élections générales le 20 décembre, à l'occasion desquelles le président Félix Tshisekedi devrait briguer un second mandat.