Plus de 25 millions de personnes sont toujours en proie à une insécurité alimentaire aiguë en République démocratique du Congo (RDC) indique un communiqué conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), publié vendredi par le Bureau régional de la FAO pour l’Afrique et consulté par l'agence de presse Anadolu.
Selon le dernier rapport du cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), la RDC reste confrontée à l’une des plus grandes crises alimentaires au monde, qui touche près du quart de sa population.
Le communiqué conjoint des deux agences onusiennes souligne que '' Malgré des niveaux élevés de faim, la RDC dispose de terres fertiles et de ressources en eau abondantes, et possède la capacité inhérente d'atteindre l'autosuffisance en matière de production alimentaire et même d'étendre ses contributions aux pays voisins ''.
Cependant, la poursuite du conflit dans l'Est de la RDC et le manque d'investissement dans le développement rural, empêchent le deuxième pays le plus vaste d’Afrique d'atteindre l'autosuffisance alimentaire.
'' Le conflit dans l'est de la RDC a perturbé la production agricole vitale et la croissance des infrastructures essentielles '', souligne le communiqué. La FAO et le PAM expliquent que '' cette crise, alimentée par l'évolution de la dynamique des groupes armés et des luttes pour les ressources, est exacerbée par des tensions géopolitiques profondément enracinées ''.
'' Je suis alarmé par le nombre de personnes qui continuent à souffrir de la faim à travers le pays '', a affirmé Peter Musoko, représentant et directeur de pays du PAM en RDC.
De son côté, le représentant de la FAO en RDC, Aristide Ongone, a affirmé que '' La crise de la sécurité alimentaire pour de nombreuses personnes en République démocratique du Congo reste critique, avec plusieurs défis, insécurité, dévastation et manque d'infrastructures, faible accès à des intrants de qualité et au financement, pour n'en citer que quelques-uns, qui compromettent leurs chances de pouvoir se nourrir correctement et de nourrir leurs familles '' explique ce dernier.
Et Aristide Ongone d’ajouter que '' La seule façon de briser le cycle et d'infléchir ces tendances est d'aider les familles rurales à accroître leur résilience et leur productivité ''.
Le PAM dit devoir faire face à un déficit de financement de 629,6 millions de dollars au cours des six prochains mois. En l'absence de financement, le PAM ne sera donc pas en mesure de poursuivre ses opérations pour atteindre 3,6 millions de personnes et sera contraint de réduire son aide dès le mois d'octobre.
Alors que la FAO a besoin cette année d’un financement à hauteur de 106,4 millions de dollars pour apporter un soutien urgent à 1,8 million de personnes, notamment en encourageant la production agricole rapide, l'élevage et la pêche.
La FAO connaît actuellement un déficit de financement d'environ 80 millions de dollars pour apporter un soutien aux agriculteurs vulnérables au cours de la prochaine campagne agricole, qui débutera en janvier 2024.