Le 30 mai 2023, alors qu’il s’apprête à prendre l’avion pour Lubumbashi, Salomon Idi Kalonda est arrêté sur le tarmac de l’aéroport de Kinshasa-Ndjili. Photo : AFP

Habillé en uniforme bleu et jaune des prisonniers, visiblement serein et entouré d'une vingtaine d'avocats, M. Idi Kalonda s'est présenté comme un "chef d'entreprise" lors de cette audience tenue à la prison militaire de Ndolo où il est détenu depuis plusieurs semaines. La séance a été consacrée à la présentation de l'acte d'accusation.

Âgé de 49 ans, M. Idi Kalonda a été arrêté manu militari le 30 mai à l'aéroport de Ndjili alors qu'il voulait se rendre à Lubumbashi (sud-est) où il réside.

Le parquet militaire lui reproche d'avoir été en contact avec les rebelles du M23 et leur parrain supposé, le Rwanda, pour agresser la RDC. Son coaccusé, le lieutenant-colonel Ali Inusa, en fuite, est poursuivi par défaut.

M. Idi Kalonda est accusé d'"être de connivence avec une puissance étrangère en vue de susciter des hostilités ou des actes d'agression contre la République", a déclaré le greffier en lisant l'acte d'accusation.

Le 30 mai 2023, alors qu’il s’apprête à prendre l’avion pour Lubumbashi, Salomon Idi Kalonda (à droite) est arrêté sur le tarmac de l’aéroport de Kinshasa-Ndjili. Photo : AFP

Entre 2020 et 2023 à Lubumbashi et à Kinshasa, M. Idi Kalonda s'est "rendu coupable de trahison" pour "avoir entretenu des contacts" avec les membres du Mouvement du 23 mars (M23), les autorités militaires rwandaises et un conseiller du président rwandais Paul Kagame "en vue d'engager des hostilités contre la République démocratique du Congo", a-t-il ajouté.

M. Idi est aussi poursuivi pour avoir "transmis aux autorités rwandaises" et aux responsables du M23 "lors de communications secrètes par WhatsApp, les communiqués de l'opposition politique congolaise sur la situation du pays", a-t-il dit.

Le M23 a repris les armes fin 2021 et s'est emparé de plusieurs localités dans la partie nord de Goma, dans l'est de la RDC, frontalier du Rwanda et de l'Ouganda.

Depuis le début, Kinshasa accuse le Rwanda d'armer cette rébellion et de combattre à ses côtés, ce qu'ont corroboré des experts de l'ONU bien que Kigali s'en défende.

AFP