Il affrontera notamment l'actuel président, Félix Tshisekedi, au pouvoir depuis janvier 2019, candidat à sa réélection.
"La coalition Lamuka ("Réveille-toi", en lingala) a décidé de déposer ma candidature pour la présidentielle", a déclaré devant la presse Martin Fayulu.
"Nous allons continuer à nous battre pour exiger la transparence des élections. Nous ne l'avons pas eue par l'audit du fichier électoral, nous l'aurons dans la surveillance" du vote, a ajouté l'opposant, qui affirme depuis cinq ans que la victoire lui a été volée lors de la présidentielle de décembre 2018.
Dès juillet 2022, son parti Ecidé (Engagement pour la citoyenneté et le développement), qui appartient à la coalition Lamuka, avait fait de Martin Fayulu son candidat officiel pour la prochaine présidentielle, scrutin couplé aux élections législatives, provinciales et municipales.
Mais un an plus tard, tout en refusant de parler de "boycott", il assurait qu'à défaut d'obtenir un nouvel audit du fichier électoral, sa formation ne déposerait pas de dossiers de candidature aux élections.
Selon lui, sur 43,9 millions d'électeurs inscrits, il y en aurait "10 millions de fictifs". "Cette fois-ci, ça ne passera pas... Nous refusons de blanchir la fraude (...), nous devons nous mobiliser pour empêcher que la parodie électorale en préparation ne se réalise", déclarait-il à la presse.
De fait, son parti n'a aligné aucun candidat aux élections législatives et provinciales, ce qui pouvait laisser penser que M. Fayulu, 66 ans, ex-cadre dirigeant de la major pétrolière ExxonMobil, ne serait pas non plus sur les rangs pour la présidentielle.
Le fichier électoral n'a pas été soumis à un nouvel audit, mais M. Fayulu a toutefois estimé que la "pression" avait permis des avancées. Le président de la commission électorale, a-t-il relevé, a par exemple déclaré récemment que les résultats des élections seraient publiés "bureau de vote par bureau de vote".
A la présidentielle de décembre 2018, il avait parmi ses concurrents le candidat du pouvoir d'alors, Emmanuel Ramazani Shadary, et celui de la formation historique d'opposition Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Félix Tshisekedi.
Ce dernier avait été proclamé vainqueur avec 38,5% des voix, Martin Fayulu arrivant en 2e position (34,8%) et Emmanuel Ramazani en 3e (23%).
M. Fayulu, lui, affirmait l'avoir emporté avec 61% des voix et criait au "putsch électoral". Félix Tshisekedi dément et assure avoir bien remporté l'élection.