Les dirigeants africains ayant participé au sommet quadripartite sur la stabilisation de l'est du Congo à Luanda. Photo : Twitter East African Community

Par Mamadou Dian Barry

A cet égard, le sommet "exige le retrait immédiat et inconditionnel de tous les groupes armés, en particulier le M23, ainsi que les ADF et les FDLR". Les participants dénoncent aussi "le non-respect par le M23 de l'obligation de se retirer des territoires occupés, comme le prévoit la feuille de route de Luanda du 23 novembre 2022 ", peut-on lire dans le communiqué final du sommet qui s’est ouvert mardi à Luanda, en Angola.

Cette rencontre a réuni plusieurs chefs d’Etat et d’anciens leaders de pays d’Afrique de l’est et Australe dont le président Joao Lourenço, hôte du sommet, son homologue congolais Félix Tshisekedi, l’Angolais Emerson Mnangagwa, ainsi qu’Azali Assoumani, président de Comores et actuel président de de l’Union Africaine. A noter que l’ancien chef d’État du Kenya, Uhuru Kenyatta, a également pris part à cette rencontre.

Le président rwandais, Paul Kagame s’est fait représenter par son ministre des Affaires étrangères, Vincent Biruta.

Le sommet demande aussi "la mise en place de couloirs humanitaires", pour assister les réfugiés et les populations encore piégées au milieu des combats entre l’armée congolaise et les groupes rebelles qui sévissent dans cette partie du Congo.

Le document souligne "la nécessité de restaurer l'autorité de l'État dans les régions occupées de l'est de la RDC afin de créer un environnement propice au retour des réfugiés et des personnes déplacées, et de permettre la tenue d'élections pacifiques dans ces régions".

Le Secrétaire général des pays de la Communauté de l'Afrique de l'Est, Peter Mathuki. Photo : Twitter EAC

Dans ce contexte, le sommet a adopté le "cadre conjoint de la coordination des initiatives de paix dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) par la Communauté d'Afrique de l'Est (CAE), la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC), la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) et les Nations-Unies. Le tout sera mené sous les auspices de l'UA ».

Cette dernière harmonisera les initiatives de la Quadripartite, "conformément aux instruments en place et aux décisions pertinentes, avec une répartition claire des responsabilités et des calendriers convenus".

Les participants appuient par ailleurs, la création d'un "groupe de travail de coordination à plusieurs niveaux" composé de représentants de la RDC et du Rwanda, de l'UA, des présidents de la CAE, de la CIRGL, de la SADC et de la CEEAC, ainsi que des Nations unies. Cet organisme "se concentrera sur les dimensions politiques, diplomatiques, militaires, humanitaires et socio-économiques afin de faciliter l'échange continu d'informations pour favoriser la cohérence". L’UA assurera la coordination de ce groupe de travail.

Le sommet demande également à la Commission de l'UA de "convoquer une réunion des chefs d'état-major des membres de la Quadripartite afin de coordonner les déploiements existants et prévus dans l'est de la RDC, en accord avec la RDC", précise le document.

Préoccupations régionale et mondiale

La déstabilisation de l'est de la RDC "pourrait conduire toute l'Afrique sur la même voie".

Le sommet quadripartite s'est ouvert à Luanda, en Angola. Photo : Twitter EAC

Le président comorien et président en exercice de l’Union Africaine a déclaré à ce propos que la situation qui prévaut dans l’Est de la République démocratique du Congo "préoccupe la région, le continent et le reste du monde".

Il a encore déclaré que la déstabilisation de l'est de la RDC "pourrait conduire toute l'Afrique sur la même voie".

"Nous avons besoin de solutions politiques, diplomatiques et sécuritaires adaptées, efficaces, innovantes pour pouvoir les renforcer afin d'éviter la duplication des efforts et aussi la concurrence entre les mécanismes régionaux", a-t-il souligné.

Le président en exercice de l’Union Africaine (UA) a appelé ses homologues et les partenaires à intensifier "les actions communes et actives pour parvenir à des solutions en faveur d'un Congo pacifique et prospère".

La situation est d’autant plus préoccupante à l’approches des élections générales au Congo, prévues en décembre prochain.

Respect des engagements

Pour sa part, le chef d’État congolais a réitéré son respect des engagements de son pays et invité les autres parties à faire de même.

"La RDC respectera toujours ses engagements et espère rencontrer les mêmes dispositions chez toutes les autres parties prenantes", a déclaré le Président Félix Tshisekedi dans son allocution devant ses pairs.

Il a précisé que "la question majeure à résoudre aujourd'hui n'est pas celle de l'inexistence d'un plan de paix mais plutôt de l'exécution de la feuille de route conjointe des processus de Nairobi et de Luanda".

Rappelons que ce sommet s’est ouvert à Luanda alors que les tensions militaires persistent dans l’est de la RDC où l’armée congolaises et ses alliés mènent des opérations pour essayer de déloger les groupes rebelles armés, notamment le M23 qui occupent plusieurs localités de cette partie du pays.

"C'est pourquoi nous devons tout mettre en œuvre pour inverser cette tendance afin de faire de la République Démocratique du Congo une source de bonheur et non pas une source de conflit. C’est pourquoi nous devons faire valoir les acteurs de la paix, de la stabilité et du développement", a-t-il conclu.

TRT Afrika