RDC : L’UNICEF et le PAM exigent une action "immédiate" pour protéger les enfants dans l’est

RDC : L’UNICEF et le PAM exigent une action "immédiate" pour protéger les enfants dans l’est

"Les enfants de la RDC ont besoin de paix maintenant", déclare Grant Leaity, représentant de l'UNICEF en République Démocratique du Congo.
L’UNICEF et le PAM exigent une action pour protéger les enfants dans l’est de la RDC. Photo : UNICEF

Par Kudra Maliro

Le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) et le Programme alimentaire mondial (PAM) appellent à une action immédiate pour protéger les enfants et les familles pris dans l'escalade de la violence dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) où un nombre croissant de personnes, y compris des enfants, ont été blessées ou tuées près des camps de fortune.

Les deux agences onusiennes appellent toutes les parties au conflit à donner la priorité à la protection des civils et à permettre aux agences humanitaires de faire leur travail.

Le dernier conflit en date dans l'est de la RDC a entraîné des conditions catastrophiques pour la population locale.

"Les enfants de la RDC ont besoin de paix présentement", a déclaré Grant Leaity, représentant de l'UNICEF en RDC.

Au cours des deux dernières semaines, des combats acharnés se sont déroulés à 25 kilomètres à l'ouest de Goma, dans la cité de Sake, où les enfants et leurs familles sont pris au piège des tirs affrontements meurtriers entre les les forces gouvernementales et leurs rebelles du M23.

"Nous demandons que les enfants soient protégés dans cette guerre et que l'on mette fin à cette violence en redoublant d'efforts pour trouver une solution diplomatique. Nous sommes extrêmement préoccupés par la sécurité des enfants et de leurs familles dans les camps de Goma et aux alentours", ajoute M. Leaity.

Résurgence des rebelles M23

Depuis plusieurs jours, les combats entre le M23 ("Mouvement du 23 mars"), et les forces gouvernementales congolaises se sont intensifiés au niveau de Sake.

Le M23 est une rébellion majoritairement tutsie qui a repris les armes fin 2021 après plusieurs années de sommeil et s'est emparée depuis de vastes pans du Nord-Kivu. Photo : Reuters

Le M23 est une rébellion majoritairement tutsie qui a repris les armes fin 2021 après plusieurs années de sommeil et s'est emparée depuis de vastes pans du Nord-Kivu.

La République démocratique du Congo accuse le Rwanda et ses "supplétifs" du M23 de vouloir faire main basse sur les minerais de l'est congolais.

Kigali a constamment rejeté ses allégations. Le M23 affirme pour sa part défendre une frange menacée de la population et réclame des négociations, que Kinshasa refuse, excluant de discuter avec des "terroristes".

Près 214 950 personnes supplémentaires ont rejoint les 500 000 personnes déjà déplacées dans les zones autour de Goma. Séparément, des dizaines de milliers d'autres personnes se sont déplacées vers Minova, dans le Sud-Kivu.

Cet mouvement massif de populations vers des camps de déplacés ont créé une surpopulation, déclenchant des pénuries et des hausses de prix sur les marchés locaux de Goma.

Près 214 950 personnes supplémentaires ont rejoint les 500 000 personnes déjà déplacées dans les zones autour de Goma. Photo : UNICEF

"Cette situation met encore plus à rude épreuve les familles qui luttent pour mettre de la nourriture sur leur table", a déclaré Peter Musoko, directeur de pays et représentant du PAM en République démocratique du Congo (RDC).

M. Musoko affirme que cette "région est confrontée à une catastrophe humanitaire de grande ampleur", appelant les "humanitaires à agir dès maintenant avant que le pire n’arrive".

L'augmentation de la violence et des déplacements met à rude épreuve les ressources dont disposent les deux agences pour mettre en place une réponse globale comprenant de la nourriture, de l'eau potable, de bonnes conditions sanitaires, des abris sûrs, des soins de santé de base et des services de protection pour les femmes et les enfants.

Le PAM lance un appel de 300 millions de dollars pour les six prochains mois. Alors qu'une interruption urgente de ressources est prévue à partir du mois de mars, l'agence dit avoir besoin de 78 millions de dollars immédiatement pour combler ce déficit et poursuivre ses activités.

Pour les prochains six mois, l'UNICEF recherche 400 millions de dollars pour son intervention d'urgence dans l'est de la RDC, avec un besoin immédiat de 96 millions de dollars.

La RDC est devenue l'une des plus importantes crises de déplacement interne du continent, avec 6,9 millions de personnes déplacées, principalement en raison du conflit dans l'est. Rien que l'année dernière, l'OIM estime que 1,6 million de personnes ont été déplacées.

TRT Afrika