Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne. Photo : Reuters

L'Union européenne a convoqué vendredi l'ambassadeur du Rwanda auprès de l'UE, en condamnant l'offensive en cours du groupe armé M23 et de ses alliés des forces rwandaises dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC).

Cette condamnation survient alors que les rebelles du M23 occupent toujours plusieurs villes et localités dans l'est de la République démocratique du Congo.

"L'UE condamne fermement cette offensive" et "le gouvernement du Rwanda doit immédiatement retirer toutes (ses troupes) du territoire de la RDC et cesser de soutenir le M23 ainsi que tout autre groupe armé", a écrit un porte-parole de la diplomatie européenne, Anouar El Anouni, dans un communiqué.

Mettre fin aux administrations parallèles

Le groupe armé M23 qui contrôle désormais de larges pans de cette région riche en ressources naturelles "doit immédiatement cesser les hostilités, se retirer de Goma, Bukavu et toutes les zones contrôlées", et mettre un terme "aux administrations parallèles" qu'il a mis en place sur ces territoires, poursuit le texte.

Kinshasa réclame également des sanctions individuelles du Conseil (parlement européen) contre des responsables politiques et militaires rwandais et un embargo sur les exportations des ressources naturelles en provenance du Rwanda.

Les combats des dernières semaines font notamment craindre une répétition de ce que l'on a appelé la deuxième guerre du Congo (1998-2003), impliquant de nombreux pays africains et entraînant des millions de morts par la violence, les maladies et la famine.

Le Rwanda ne cèdera pas à l’intimidation

La convocation du diplomate rwandais par l’UE intervient deux jours après que le Rwanda a suspendu l'aide au développement belge, accusant l'ex-puissance coloniale d'avoir pris fait et cause pour Kinshasa et contre lui dans le conflit en cours dans l'Est de la RDC.

La veille, Bruxelles avait convoqué le représentant rwandais en Belgique pour condamner l’offensive du groupe rebelle, soutenu par Kigali selon l’ONU, dans cette région congolaise riche en matières premières convoitées par les multinationales occidentales et chinoises.

Le Rwanda a affirmé à maintes reprises qu’elle ne "cèdera pas à l’intimidation" face à la menace de la sécurité interne du pays.

Le gouvernement rwandais a également fustigé les sanctions et la politisation de l’aide au développement.

"Politiser le développement est fondamentalement inacceptable", a ajouté la diplomatie rwandaise en dénonçant des mesures "qui ne peuvent être perçues que comme une ingérence extérieure injustifiée".

TRT Afrika et agences