Des centaines de personnes ont été admises à l'hôpital pour des blessures par balle ou autres, selon l'OMS. Photo : Moses Sawasawa/X

Des cadavres étaient éparpillés dans les rues de Goma et les hôpitaux étaient submergés de patients souffrant de blessures par balles et d'éclats d'obus, un jour après l'incursion des rebelles soutenus par le Rwanda dans la plus grande ville de l'est du Congo, ont déclaré mardi les Nations Unies et d'autres agences d'aide.

Les rebelles du M23 sont entrés dans Goma lundi dans le cadre d'une escalade majeure d'un conflit qui dure depuis trois décennies. Ils continuent à faire face à des poches de résistance de la part de l'armée et de leurs soutiens.

Mardi, les tirs d'armes légères et de mortier se sont poursuivis dans les rues, où l'on pouvait voir de nombreux cadavres, a déclaré Jens Laerke, porte-parole du bureau humanitaire de l'ONU (OCHA), citant des rapports du personnel de la ville.

"La situation humanitaire à Goma et dans ses environs reste extrêmement préoccupante", a alerté Laerke lors d'une réunion d'information à Genève. "Les hôpitaux de Goma seraient débordés, luttant pour gérer l'afflux de blessés", a-t-il ajouté. Il a ajouté que des viols commis par des combattants avaient également été signalés.

Situation inquiétante

Des centaines de personnes ont été admises à l'hôpital pour des blessures par balle ou autres, a affirmé Adelheid Marschang, coordinatrice de la réponse d'urgence de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour le Congo, lors de la même conférence de presse.

"Nous entendons parler d'agents de santé blessés par balle et de patients, y compris des bébés, pris dans des tirs croisés", a-t-elle ajouté. Dès le week-end, l'agence des Nations unies avait dénombré 600 à 700 blessés dans les hôpitaux de Goma, a-t-elle souligné.

La Croix-Rouge a déclaré que l'un de ses hôpitaux avait reçu en 24 heures plus de 100 patients souffrant de blessures à la tête et de traumatismes thoraciques provoqués par des mortiers et des éclats d'obus.

"Ce qui est très inquiétant, c'est que nous avons constaté une augmentation significative du nombre d'enfants gravement blessés", a fait savoir Patrick Youssef, directeur régional pour l'Afrique du Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

Fournitures médicales volées

Les patients attendent dans les couloirs, faute de lits, et le parking de l'hôpital a été transformé en centre de triage, a-t-il détaillé.

Les combats se sont accompagnés d'une recrudescence des pillages, le CICR et le Programme alimentaire mondial (PAM) signalant tous deux que des fournitures médicales et alimentaires avaient été volées.

"En fonction de la durée des violences, l'approvisionnement en nourriture de la ville pourrait être sérieusement entravé", a averti Shelley Thakral, porte-parole du PAM à Kinshasa, la capitale.

TRT Afrika et agences