Bintou Keita a déclaré que la situation des droits de l’homme reste affectée par la violence armée dans les provinces de l’Ituri, du Mai-Ndombe, Kwilu, Kwango, Kongo-Central, Kinshasa, du Nord-Kivu et Sud-Kivu et par l’augmentation graduelle des tensions politiques, alors que le pays se prépare pour les élections en décembre 2023.
"Les violations et atteintes aux droits de l’homme dans les zones en conflit ont causé un nombre croissant de victimes et exacerbent les inégalités sociales" ajoute M. Keita.
Elle a condamné l'augmentation de la violence entre "les groupes armés alliés du gouvernement et le M23" dans le Masisi qui a entraîné plus de 84 000 déplacés internes au cours des dix derniers jours.
La feuille de route de Luanda
Selon la cheffe de la MONUSCO, la mise en œuvre de la feuille de route de Luanda est la seule issue possible de ce conflit.
"La MONUSCO soutient ces processus politiques ainsi que la mise en œuvre des opérations militaires conjointes avec les forces armées nationales pour aboutir au désarmement définitif des groupes armés nationaux et étrangers", a fait remarquer Bintou Keita.
Elle demande aussi au M23 de mettre fin à son administration parallèle et de revenir à ses positions sur terrain, telles qu'elles ont été reprises dans la feuille de route de Luanda.
"J’appelle les autorités et autres partenaires au niveau local et dans la sous-région de continuer les processus politiques pour aboutir à la cessation des hostilités et à garantir la stabilité à long terme. Leur présence et activisme aggravent la situation humanitaire et des droits de l’homme", a-t-elle ajouté.
Le président congolais, Felix Tshisekedi avait déclaré, le 13 avril dernier, qu’”il n’y aura pas de discussion avec les responsables du groupe armé M23".
Le dirigeant avait indiqué que c’est à travers ce type de dialogue que "les gens qui manipulent ce groupe nous infiltrent pour créer des revendications fallacieuses pour nous attaquer".
Selon l'ONU, plus de 500 000 personnes ont fui leur domicile depuis la résurgence du M23 en novembre 2021.
Les combats ont aggravé les tensions entre le Rwanda et le gouvernement voisin de la République démocratique du Congo.
Kinshasa accuse Kigali de soutenir le groupe rebelle, ce que le Rwanda nie catégoriquement.