Le gouverneur de la province du Sud-Kivu, en République démocratique du Congo, a suspendu toutes les activités minières dans cette région et a ordonné aux entreprises et aux opérateurs de quitter les sites miniers, a-t-il déclaré vendredi.
Le gouverneur Jean-Jacques Purusi Sadiki a déclaré dans un communiqué que la suspension jusqu'à nouvel ordre était due au "désordre causé par les opérateurs miniers", sans donner plus de détails.
"Toutes les sociétés, entreprises et coopératives sont tenues de quitter les sites et les lieux d'exploitation dans un délai de 72 heures", a-t-il martelé.
Un abus de pouvoir
Cette décision frappera durement les mineurs artisanaux de métaux tels que l'or et l'étain, qui sont les principaux producteurs de la région.
"Cette décision est illégale et relève de l'abus de pouvoir", a réagi Jean Pierre Okenda, analyste de la gouvernance dans le secteur extractif du Congo, ajoutant que le ministre congolais des mines devrait demander d'urgence la levée de l'interdiction.
Dans une déclaration séparée, le gouverneur a appelé à une réunion le 30 juillet avec les opérateurs miniers pour évaluer la situation.
"Si l'exploitation minière artisanale est interdite, c'est toute la province qui sera pénalisée. C'est cette activité qui permet aux gens de vivre et aux entreprises de fonctionner", a déclaré Innocent Watuta Ibungu, un exploitant minier.