Des membres de la Croix-Rouge procèdent à l'enterrement des victimes des combats à Goma, suite à l'intensification des combats entre les rebelles du M23 et l'armée congolaise, au cimetière ITIG, à Goma, dans la province du Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo, le 3 février 2025. Photo: Reuters

Plus de 900 personnes ont été tuées au cours des deux dernières semaines dans la ville de Goma, à l’est de la République démocratique du Congo (RDC), en raison des affrontements entre les rebelles du M23 et les forces gouvernementales, a annoncé l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Dans un communiqué publié lundi soir, l’agence onusienne de la santé a précisé qu’environ 2 880 blessés avaient été admis dans divers établissements de santé de Goma depuis le 26 janvier.

L’OMS a également mis en garde contre un risque accru de propagation du mpox, du choléra et de la rougeole, alors que les déplacés éprouvent des difficultés à accéder aux soins médicaux.

L'Alliance Fleuve Congo, une coalition rebelle active dans l’est du pays, incluant le M23, a annoncé lundi un cessez-le-feu unilatéral à compter du 4 février.

En effet, les rebelles du M23, qui ont récemment intensifié leurs attaques dans l’est du Congo, affirment avoir pris le contrôle de Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu.

De son côté, Kinshasa a promis de reprendre la ville, accusant le Rwanda d’y avoir déployé des troupes pour soutenir les rebelles du M23. Cependant, Kigali a démenti tout soutien au groupe armé.

Le Mouvement du 23 Mars (M23) avait été créé en 2012 par des militaires dissidents de l’armée congolaise. Après une brève montée en puissance, il a été défait en 2013 par les Fardc, appuyées par les Casques bleus de la Monusco. Cependant, le M23 a repris les armes en 2022, s’emparant de plusieurs localités dans la province du Nord-Kivu, située à la frontière du Rwanda et de l’Ouganda.

Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir activement le M23 pour accéder aux richesses minières de la région. Ces accusations sont étayées par des rapports d’agences onusiennes, qui pointent un appui militaire rwandais au mouvement rebelle. Pour la RDC, le M23 est un groupe "terroriste" et toute forme de négociation est catégoriquement rejetée.

Le Rwanda réfute ces allégations, affirmant que le M23 est un mouvement congolais dirigé par des Congolais, bien que ses membres parlent le kinyarwanda, la langue rwandaise. Kigali rejette également les conclusions des rapports onusiens et rappelle avoir désarmé les rebelles du M23 qui s’étaient réfugiés sur son sol en 2012-2013, avant de remettre leur arsenal aux autorités congolaises.

Pour le Rwanda, le M23 représente une menace pour sa sécurité intérieure. Kigali accuse la RDC de collaborer avec des groupes armés, notamment les miliciens Wazalendo et les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), considérés comme responsables du génocide rwandais. Ces alliances, selon Kigali, s’inscriraient dans une stratégie visant à renverser le gouvernement rwandais.

AA