Le bilan de la frappe d’artillerie qui avait atteint, vendredi dernier, le camp de déplacés de Mugunga, à l’ouest de la ville de Goma dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), est passé de 9 à 35 morts, ont indiqué les autorités, six jours plus tard.
« Les victimes supplémentaires sont des blessés qui ont succombé à leurs blessures », a déclaré le ministre congolais des Affaires sociales Modeste Mutunga, s’adressant aux médias après un entretien avec le gouverneur militaire du Nord-Kivu dont Goma est le chef-lieu.
Il a annoncé des obsèques « signes » qui seront organisés, samedi à Goma, ville menacée par l’avancée des rebelles du M23 (mouvement du 23 mars) soutenus par l’armée rwandaise, selon Kinshasa, des rapports de l’ONU et des chancelleries occidentales.
Des accusations « absurdes »
Dans la capitale Kinshasa, le Vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères Christophe Lutundula a réuni les ambassadeurs accrédités à Kinshasa pour les tenir au courant que la RDC avait saisi le Conseil de sécurité de l’ONU contre le Rwanda.
« Nous venons de saisir le Président du Conseil de sécurité », a déclaré Lutundula accusant le Rwanda de crimes de guerre, de violation du droit international et de tentative de génocide.
Selon le ministre des Affaires étrangères, « Kigali prépare un génocide sournois des Hutus dans l’Est de la RDC ». La RDC invite la Communauté internationale à « prendre les dispositions pour qu'on n'arrive pas à ce scénario de tensions intercommunautaires au Nord-Kivu », a-t-il ajouté.
Le M23 avait nié avoir lancé une frappe sur le camp de déplacés. Les autorités rwandaises avaient qualifié « d’absurdes » les accusations de Kinshasa.
L'attaque du camp de déplacés de Mugunga a été condamnée par plusieurs parties, dont les Etats-Unis, la France, l'Union européenne et l'Union africaine.