Près de 1 000 soldats burundais ont quitté la République démocratique du Congo dans le cadre d'un retrait progressif d'une force régionale après que Kinshasa a refusé de prolonger son mandat, a déclaré l'armée burundaise lundi.
La Communauté de l'Afrique de l'Est (EAC), composée de sept pays, a déployé pour la première fois des troupes dans l'est de la République démocratique du Congo en novembre 2022, à l'invitation des autorités du pays, afin de récupérer les zones prises par le groupe rebelle M23, en pleine résurgence.
Mais l'avenir de ce déploiement a été remis en question après que le président Félix Tshisekedi et les résidents locaux ont accusé la force multinationale de cohabiter avec les rebelles plutôt que de les forcer à déposer les armes.
Le départ du bataillon burundais fait suite au retrait de près de 250 soldats sud-soudanais et de 300 soldats kenyans, après l'expiration du mandat de la force vendredi.
"Tous les soldats de ce bataillon sont arrivés sains et saufs au Burundi" dimanche, a déclaré le porte-parole de l'armée burundaise, le colonel Floribert Biyereke.
Selon un officier supérieur de l'armée burundaise, qui a requis l'anonymat, les troupes ont commencé à quitter la RDC vendredi, à bord de camions militaires qui ont traversé le Rwanda voisin avant d'arriver au Burundi.
Outre les troupes kenyanes, sud-soudanaises et burundaises, la force de l'EAC comprend des soldats ougandais, qui devraient partir dans les semaines à venir.
Le porte-parole de l'armée burundaise a refusé de commenter les bataillons burundais qui opèrent toujours dans l'est de la RDC en vertu d'accords bilatéraux avec Kinshasa.
La RDC et plusieurs pays occidentaux, dont les États-Unis, affirment que les rebelles du M23 sont soutenus par le Rwanda, ce que Kigali a toujours nié.
M. Tshisekedi, qui a pris ses fonctions en 2019 à l'issue d'une élection contestée, brigue un second mandat lors des élections prévues le 20 décembre.
Il s'est engagé à améliorer la vie des pauvres, à lutter contre la corruption et à pacifier l'est du pays déchiré par les conflits.
En raison de la rébellion du M23, le vote n'aura pas lieu dans deux territoires du Nord-Kivu.