Cette attaque a causé la mort d'au moins 16 civils et blessé une trentaine de civils.
Selon la Mission de la SADC en République démocratique du Congo (SAMIDRC), ces attaques des rebelles du M23 ont touché des civils innocents, dont beaucoup étaient des femmes et des enfants.
Elles ont provoqué des déplacements massifs de population, bloquant les routes d'approvisionnement vers Goma et aggravant la situation humanitaire.
"Le fait de prendre délibérément pour cible des civils innocents constitue une violation flagrante du droit international humanitaire et des lois et principes relatifs aux droits de l’homme", indique un communiqué de la Communauté des États d'Afrique australe (SADC).
Des bombes présumées larguées par les rebelles du M23 ont tué au moins 15 civils et blessé 35 autres vendredi 3 mai, selon un bilan provisoire publié par les autorités provinciales. Les projectiles ont explosé sur le site de Lushagala, situé dans un camp de personnes déplacées dans le quartier Mugunga, dans l’ouest de la ville de Goma (Nord-Kivu).
La diplomatie américaine a de sont côté accusé le Rwanda d'être à l'origine du bombardement meurtrier, une affirmation récusée samedi par Kigali.
"Les Etats-Unis condamnent fortement l'attaque d'aujourd'hui des positions des forces armées du Rwanda et du M23 sur le camp pour personnes dé placées de Mugunga", a déclaré dans un communiqué vendredi le porte-parole du département d'Etat américain Matthew Miller.
Il a ajouté que les Etats-Unis sont "vivement inquiets de l'avancée récente" des forces armées du Rwanda et du mouvement du M23 dans l'est de la RDC, "ce qui a participé au déplacement de plus de 2,5 millions de personnes".
Le porte-parole du gouvernement en RDC, Patrick Muyaya, a aussi accusé vendredi sur X "l'armée rwandaise et ses supplétifs terroristes du M23" d'en être responsables.
Appuyés par des unités de l'armée rwandaise, les rebelles du M23 (pour "Mo uvement du 23 mars") ont repris les armes fin 2021 après plusieurs années de sommeil et se sont emparés de larges pans de territoire du Nord-Kivu, allant jusqu'à encercler presque entièrement Goma.
Accusation "absurde"
La porte-parole du gouvernement rwandais Yolande Makolo a réagi samedi à l'accusation américaine en la qualifiant de "ridicule" et d'"absurde", dans un post sur X.
"Comment parvenez-vous à cette conclusion absurde ? Les FDR (forces armées rwandaises), une armée professionnelle, n'attaqueraient jamais un camp" de déplacés, a-t-elle déclaré .
"Regardez (du côté des) FDLR et Wazalendo, sans foi ni loi, soutenus par les FARDC (forces armées congolaises), pour ce genre d'atrocités" a-t-elle ajouté.
Les FDLR (Forces démocratiques pour la libération du Rwanda), sont un groupe armé créé par d'anciens responsables hutu du génocide des Tutsi au Rwanda en 1994, et dont la présence depuis 30 ans dans l'est de la RDC est dénoncée par Kigali.
L'origine des bombardements de vendredi n'est pas clairement établie.
Selon des témoignages, des "bombes" sont tombées dans la matinée sur des huttes de déplacés de part et d'autre de la route menant de Goma à Saké, cité considérée comme un verrou stratégique à une vingtaine de km de la capitale provinciale.
Les Etats-Unis affirment depuis longtemps, comme Kinshasa, que la rébellion du M23 est soutenue par le Rwanda. Mais l'accusation par Washington d'une implication directe de Kigali est inhabituelle.
"Il est essentiel que tous les Etats respectent la souveraineté et l'intégrité territoriale de chacun", a ajouté M. Miller.
Le secrétaire d'Etat Antony Blinken a rencontré le président Kagame cette année, et exprimé l'espoir de voir des progrès diplomatiques pour faire avancer la paix dans l'est de la RDC.