La famille Okende porte plainte contre le chef des Renseignements militaires de la RDC. Photo : Others

"Nous sommes en présence d’un ressortissant belge qui est suspecté d’avoir joué un rôle comme auteur, coauteur, complice ou commanditaire des crimes grave commis à l’étranger. Et la législation belge affirme qu’un auteur belge d’un crime grave à l’étranger peut être poursuivi devant les juridictions belges. C’est ce qui a poussé les membres de la famille Okende, face à l’inertie des autorités congolaises, de déposer une plainte en Belgique pour qu’une enquête sérieuse soit menée", a indiqué Me Alexis Deswaef, avocat de la famille Okende à Belgique.

Lors d’une réunion du conseil des ministres tenu le 8 juillet dernier, à Kinshasa et sanctionnée par un compte-rendu lu à la télévision d’Etat, le président Félix Tshisekedi avait annoncé le déploiement prochain d'enquêteurs belges et chargé la ministre de la justice de "prendre contact avec les autorités belges "pour définir les modalités de leur participation.

Le gouvernement congolais et des enquêteurs sud-africains avaient également être associés à l'enquête, selon le même compte-rendu.

Le président Tshisekedi avait par ailleurs, appelé la justice congolaise "dans son impartialité" et dans son "indépendance" à faire la lumière sur cette "ignoble affaire" d’assassinat qu’il avait qualifié de crime "odieux".

La justice congolaise avait déjà entendu deux suspects et des collaborateurs du député.

L’ancien ministre des Transports et des Voies de Communication a été abattu à quelques mois des élections. Le corps de ce collaborateur de Moise Katumbi avait été retrouvé criblé de balles dans son véhicule sur l’avenue Poids Lourds à Kinshasa dans la capitale de la RDC.

Me Alexis Deswaef, l’un des avocats de la famille de Chérubin Okende et avocat au Barreau de Bruxelles, a décidé ce mercredi 8 novembre, de porter plainte en Belgique contre le général Christian Ndaywel, chef d’état-major adjoint chargé des Renseignements militaires congolais.

Les indices d’une possible implication du général Ndaywel dans le meurtre de Chérubin Okende sont "largement suffisants", estime l’avocat de la famille Okende.

"J’ai vérifié. Il est toujours belge. S’il renonce aujourd’hui, il sera toujours justifiable parce qu’on tiendra compte du moment des faits. L’extradition est du domaine du possible".

La famille de Cherubin Okende, à travers son avocat, Me Laurent Onyemba, avait déjà déposé le 17 juillet au parquet près le tribunal de grande instance de Kinshasa-Gombe, une plainte contre inconnus, pour arrestation arbitraire et assassinat.

C’était pour demander que les circonstances et les responsables de l'"assassinat crapuleux" du député Okende soient connus.

Selon lui, il a apporté des éléments nouveaux dans ce dossier sur lequel la "justice congolaise ne communique guère depuis l’ouverture de l’enquête".

Il fait remarquer que cette plainte se justifie par le fait que le général Christian Ndaywel a obtenu la nationalité belge en 2005 après avoir résidé durant une douzaine d’années en Belgique.

De ce fait, cela donne compétence aux tribunaux belges pour mener une enquête et, le cas échéant, juger l’intéressé.

"Un assassinat politique"

L’opposant congolais Moise Katumbi, président du parti politique Ensemble, dont Chérubin Okende était le porte-parole, qualifie son meurtre d’un "assassinat politique".

L’opposant congolais Moise Katumbi, président du parti politique Ensemble, dont Chérubin Okende était le porte-parole, qualifie son meurtre d’un "assassinat politique"./Photo: AFP

L’Ex-gouverneur avait demandé la participation de policiers belges et Sud-africains dans les investigations visant à mettre la lumière sur la mort de l’opposant.

Katumbi avait promis que le meurtre de Chérubin OKende ne resterait pas impuni.

Jusqu'à fin 2022, Okende occupait le poste de ministre des Transports. Il était également porte-parole du parti ''Ensemble pour la République'', de l’opposant Moïse Katumbi, candidat déclaré à la présidentielle.

Pour sa part, l’opposition a dénoncé un "assassinat politique" dans un climat général de tensions politiques à quelques jours des élections générales prévues le 20 décembre.

TRT Afrika