RDC : la famille l'opposant Chérubin Okende attend toujours les résultats de l’autopsie. Photo : Others

Chérubin Okende était le porte-parole de "Ensemble pour la République", parti de l'opposant Moïse Katumbi, richissime homme d'affaires et candidat malheureux à la présidentielle de décembre en République démocratique du Congo (RDC).

Ministre des Transports démissionnaire sous le premier quinquennat de Félix Tshisekedi, M. Okende avait été retrouvé mort le 13 juillet 2023, le corps ensanglanté, assis au volant de sa voiture sur un boulevard de Kinshasa. Des voix s'étaient alors élevées pour exiger une enquête indépendante.

Le parquet congolais a annoncé le 29 février que "l'autopsie" et "les expertises" avaient établi que Chérubin Okende s'était "suicidé", ce que rejettent ses proches.

"Nous ne croyons pas du tout qu'il s'est suicidé. Chérubin a été assassiné, il a été tué de la manière la plus sauvage", a déclaré Georges Onyema, représentant de la famille, lors des funérailles.

Cette thèse a également été reprise par le cardinal Fridolin Ambongo, l'archevêque de Kinshasa dans son homélie: "La conclusion absurde de l'enquête est la preuve que la justice de notre pays est vraiment malade", a-t-il dit.

"Comment comprendre qu'un père de famille aussi attentionné que Chérubin, qui venait de marier sa fille, se soit tiré des balles sur lui-même, après une longue promenade dans la ville?" s'est interrogé le prélat.

Sur des banderoles brandies à l'extérieur de la cathédrale, on pouvait lire: "Chérubin Okende victime de l'intolérance", il a "résisté au mal jusqu' au sacrifice suprême".

En lien avec cette affaire, le journaliste congolais Stanis Bujakera, correspondant du magazine Jeune Afrique à Kinshasa, a été arrêté en septembre, jugé et condamné ensuite à six mois de prison. Il est sorti de prison mardi, et a rejoint mercredi la rédaction du journal en ligne Actualité.cd dont il est directeur de publication adjoint.

M. Okende avait démissionné de son poste de ministre des Transports en décembre 2022, alors que M. Katumbi, chef de sa formation politique, venait d'annoncer sa candidature à la présidentielle et le retrait de son parti de l a coalition au pouvoir.

Ancien gouverneur de la région minière du Katanga, Moïse Katumbi était présent à la messe des funérailles aux côtés d'autres figures d'opposition, notamment Jaynet Kabila, soeur jumelle de l'ex-président Joseph Kabila, ou encore Martin Fayulu, un autre candidat malheureux à la présidentielle de décembre dernier.

AFP