L'uranium nigérien a commencé à être exploité en 1970. Photo :Reuters

Le gouvernement du Niger a décidé de reverser le permis d'uranium retiré à la société française Orano au domaine public de l'État.

Cette décision a été prise lors du dernier conseil des ministres tenu lundi.

"Le Conseil des Ministres a adopté le projet de décret portant retrait du permis pour grande exploitation d'uranium dénommé permis IMOURAREN attribué à la société IMOURAREN SA", a indiqué un communiqué publié à l'issue du conseil des ministres.

"Ainsi, le périmètre IMOURAREN fait désormais retour au domaine public de l'État", a précisé la même source.

La société IMOURAREN SA est une filiale de la société française Orano. C'est le 20 juin courant que le ministère nigérien des Mines a décidé du retrait du permis, après des mises en demeure adressées à la société française.

"Orano prend acte de la décision des autorités du Niger de retirer à sa filiale Imouraren SA son permis d'exploitation du gisement", a indiqué la société dans un communiqué.

"Orano reste disposé à maintenir ouverts tous les canaux de communication avec les autorités du Niger sur ce sujet, tout en se réservant le droit de contester la décision de retrait du permis d'exploitation devant les instances judiciaires compétentes, nationales ou internationales", a-t-elle prévenu.

L'exploitation du gisement d'Imouraren, situé au nord d'Agadez en plein désert, était à l'arrêt depuis plus d'une décennie pour non rentabilité.

Les autorités nigériennes ont alors demandé à l'opérateur français d'engager des travaux pour remettre le site au travail.

Dans une "note d'information" publiée le 7 juin courant, le ministère nigérien des Mines avait menacé de retirer le permis au cas où Orano n'engageait pas les travaux d'exploitation du gisement au plus tard le 19 juin courant.

Le même document a rappelé que le permis a été octroyé à Orano en 2009 "pour la mise à exploitation d'un ensemble de gisements trouvés sur le périmètre d'Imouraren" et que les travaux d'exploitation devaient commencer au plus tard en 2011 pour une production annuelle de cinq mille tonnes d'uranium. Le site d'Imouraren est l'un des plus importants sites uranifères situés dans la région d'Agadez, dans le nord du pays.

L'uranium nigérien a commencé à être exploité en 1970. À travers ses filiales Compagnie minière d'Akouta (COMINAK) et la Société minière de l'Aïr (SOMAÏR), la société française Areva a détenu le monopole de l'exploitation, jusqu'en début des années 2010 quand le Niger a décidé de "diversifier" ses partenaires.

Les relations entre le Niger et la France se sont considérablement dégradées depuis le coup d'État du 26 juillet 2023, lorsque les militaires ont pris le pouvoir et mis fin au mandat du président élu Mohamed Bazoum.

AA