Par Kudra Maliro
Le Président de la Commission de l'Union Africaine, Moussa Faki Mahamat, "vivement préoccupé" par la tension continuelle à l’Est de la RDC, réitère son appel à la désescalade rapide.
Il interpelle les dirigeants de la région, notamment ceux de la RDC et du Rwanda à privilégier le dialogue dans le cadre des deux mécanismes africains dirigés respectivement par Joâo Lorenzo Président de la République d’Angola et Uhuru Kenyatta ancien président du Kenya, aux fins de s’accorder, dans un esprit collaboratif fraternel sur une démarche raisonnable de solution des différends politiques quelle que soit leur nature.
Cet appel intervient au moment où la communauté humanitaire et le gouvernement congolais tentent de mobiliser 2,6 milliards de dollars pour répondre à une crise humanitaire alarmante.
La RDC compte actuellement 6.7 millions de personnes déplacées internes, dans un contexte où le pays fait face par ailleurs à de graves inondations et à une recrudescence d’épidémies de rougeole et de choléra, qui ont exacerbé la vulnérabilité des populations meurtries par plus de trois décennies de conflits armés.
"L’intégrité, la sécurité, la souveraineté et la stabilité de tous les États de la région doivent impérativement être assurées et la vie des populations civiles entièrement protégée", ajoute M. Faki.
Le Président de la Commission de l’UA rappelle avec force qu’il n’y aura "aucune solution militaire aux problèmes et divergences au sein de la famille africaine."
Recrudescence des violences
De nouvelles flambées de violence, notamment à l’Est du pays, obligent les populations affectées à des déplacements répétés.
Depuis plusieurs jours, les combats entre le M23 ("Mouvement du 23 mars"), et les forces gouvernementales congolaises se sont intensifiés au niveau de Sake, localité située à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de la capitale provinciale, Goma.
Le M23 est une rébellion majoritairement tutsie qui a repris les armes fin 2021 après plusieurs années de sommeil et s'est emparée depuis de vastes pans du Nord-Kivu.
La République démocratique du Congo accuse le Rwanda et ses "supplétifs" du M23 de vouloir faire main basse sur les minerais de l'Est congolais.
Kigali a constamment rejeté ses allégations. Le M23 affirme pour sa part défendre une frange menacée de la population et réclame des négociations, que Kinshasa refuse, excluant de discuter avec des "terroristes".
"J’appelle à toutes les "puissances étrangères à s’abstenir totalement de toute ingérence dans les affaires internes de tous les pays africains, notamment ceux des Grands lacs africains", conclut M. Faki.