L'agence des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) a déclaré mercredi qu'elle était préoccupée par des rapports émanant du Ghana, selon lesquels des centaines de citoyens cherchant à fuir une insurrection au Burkina Faso voisin ont été expulsés.
Au total, 250 citoyens burkinabè dont 130 enfants, 85 femmes et 35 hommes ont été refoulés mardi, du Ghana et accueillis à Dakola, zone frontalière, dans la région du Centre-Sud du Burkina Faso par les autorités burkinabè, a-t-on appris jeudi, de source officielle.
"Le gouvernement (burkinabè) ayant appris la nouvelle a dépêché une mission gouvernementale, mercredi, à Dakola, pour aller leur manifester la solidarité du peuple burkinabè et les rassurer de la disponibilité du gouvernement à protéger leur dignité", a écrit dans une note parvenue à Anadolu, la ministre en charge de la Solidarité et de l’Action humanitaire, Nandy Somé.
Ces burkinabè refoulés du Ghana "affirment n'avoir pas pu prendre leurs biens ni apporter aucun document administratif", a déclaré Nandy Somé qui a dénoncé de tels comportements en prenant la communauté internationale à témoin des "actes qui n’honorent pas la dignité de la personne humaine".
Plus de deux millions de personnes ont fui leur foyer rien qu'au Burkina Faso, en proie aux attaques terroristes sur son sol, selon les estimations du HCR
Des milliers d'entre eux se sont réfugiés sur le sol ghanéen, après avoir fui les violences des groupes terroristes qui sévissent dans plusieurs localités du Burkina Faso.
L'utilisateur de Twitter Alhaji Gbangbanku a mis en ligne une vidéo montrant des dizaines de femmes tenant leurs enfants, assises sur le sol dans un parking où se trouvent des autobus.
"Le rapatriement des Fulbes du Burkina Faso se poursuit aujourd'hui dans plusieurs communautés du nord du Ghana", a-t-il écrit, qualifiant cette opération de "développement dangereux".
Reuters n'a pas pu vérifier de manière indépendante les vidéos ou les expulsions.
Le HCR a appelé mercredi le gouvernement ghanéen à garantir l'accès à son territoire et l'asile aux Burkinabés fuyant les violences, et à cesser les expulsions signalées.
L'agence onusienne a ajouté dans un communiqué qu'elle travaillait avec les autorités ghanéennes pour assurer la protection de plus de 8 000 ressortissants burkinabè, et qu'elle avait mis en place un centre d'accueil dans la région frontalière de l'Upper East avec une capacité de 4 000 personnes.
Le gouvernement ghanéen n'a pas répondu immédiatement à une demande de commentaire.
Même si les raisons de ces expulsions du Ghana ne sont pas évoquées par la ministre burkinabè, la presse locale ghanéenne a fait savoir que c’est le mardi que cette première opération de rapatriement ciblant les ressortissants Burkinabé a débuté.
Ces Burkinabè sont accusés d’être "entrés illégalement au Ghana", selon les mêmes sources, qui ajoutent que c'est la première fois que le Ghana expulse des réfugiés burkinabè.