L'Afrique du Sud a déposé une requête contre Israël devant la CIJ en décembre 2023. / Photo : Getty Images

L'Espagne va demander à la Cour internationale de justice des Nations unies l'autorisation de s'associer à la plainte de l'Afrique du Sud accusant Israël de génocide à Gaza, a annoncé jeudi son ministre des affaires étrangères.

L'Espagne est le premier pays européen à prendre cette mesure après que l'Afrique du Sud a saisi la Cour internationale de justice à la fin de l'année dernière. Elle a affirmé qu'Israël violait la convention sur le génocide dans le cadre de son assaut militaire qui a ravagé de vastes zones de Gaza.

Le Mexique, la Colombie, le Nicaragua, la Libye et les Palestiniens ont déjà demandé à se joindre à l'affaire qui est actuellement entendue par la Cour à La Haye, aux Pays-Bas.

La Cour a ordonné à Israël d'arrêter immédiatement son offensive militaire dans la ville de Rafah, au sud de Gaza, mais n'a pas ordonné de cessez-le-feu pour l'enclave. Israël n'a pas obtempéré.

Nous voulons la paix

"Nous prenons cette décision en raison de l'opération militaire en cours à Gaza", a déclaré le ministre espagnol des affaires étrangères, José Manuel Albares, à Madrid. "Nous voulons que la paix revienne à Gaza et au Moyen-Orient et, pour ce faire, nous devons tous soutenir le tribunal".

Israël nie commettre un génocide dans le cadre de son opération militaire visant à écraser le Hamas, déclenchée par ses attaques meurtrières du 7 octobre dans le sud d'Israël.

Une fois admise dans l'affaire, l'Espagne pourra présenter des observations écrites et s'exprimer lors d'audiences publiques.

Le Hamas a tué 1 200 personnes et pris 250 autres en otage lors de ces attaques surprises. Les attaques aériennes et terrestres d'Israël ont tué 36 000 Palestiniens, selon le ministère de la santé de Gaza.

Une reconnaissance croissante des États

La demande de l'Espagne de se joindre à l'affaire est la dernière mesure prise par le gouvernement du Premier ministre socialiste Pedro Sánchez pour soutenir les efforts de rétablissement de la paix à Gaza.

L'Espagne, l'Irlande et la Norvège ont officiellement reconnu un État palestinien le 28 mai, dans le cadre d'une action coordonnée des trois pays d'Europe occidentale visant à accroître la pression internationale sur Israël.

La Slovénie, membre de l'Union européenne au même titre que l'Espagne et l'Irlande, a fait de même et a reconnu l'État palestinien cette semaine.

Plus de 140 pays ont reconnu un État palestinien, soit plus des deux tiers des Nations unies, mais aucune des grandes puissances occidentales, y compris les États-Unis, ne l'a fait.

AP