Le groupe rebelle M23 a pris le contrôle de la localité de Nyanzale, dans l'est de la République démocratique du Congo, tuant au moins 15 personnes dans des attaques à la bombe, a déclaré à Reuters un responsable local mercredi.
Nyanzale se trouve à environ 130 km au nord de la capitale provinciale Goma, et abrite des milliers de personnes déplacées qui ont fui les combats dans les zones environnantes.
"C'est depuis le matin que nous avons constaté la prise de Nyanzale par le M23, et le nombre de morts est passé à 15", a déclaré Isaac Kibira, un adjoint du gouverneur de la ville voisine de Bambo.
"Les victimes ont été tuées par des bombes tirées à l'aveugle par le M23", a-t-il déclaré à Reuters, ajoutant que 10 personnes avaient été tuées dans une maison et que d'autres corps avaient été retrouvés dans toute la ville.
Le porte-parole du M23, Willy Ngoma, a écrit dans un message sur X mardi en fin de journée que Nyanzale connaissait "la tranquillité et la délivrance", ce qui laisse entendre que le groupe en a pris le contrôle.
Lorsqu'on lui a demandé si le M23 s'était emparé de Nyanzale, le commandant de l'armée congolaise Jérôme Chico Tshitambwe a répondu : "oui".
Le M23 est un groupe dirigé par des Tutsis qui a intensifié sa campagne dans l'est du Congo cette année.
Les experts de l'ONU et les puissances occidentales telles que les États-Unis et la France affirment que le groupe est soutenu par le Rwanda, ce que ce dernier nie.
Cette semaine, l'Union européenne a appelé au dialogue entre le Congo et le Rwanda afin de s'attaquer aux causes profondes du conflit, estimant que seule une solution politique pourrait y mettre un terme.
"Le renforcement des capacités militaires ainsi que l'utilisation de missiles sol-air et de drones sophistiqués constituent une escalade inquiétante", a déclaré l'UE.
Environ 100 000 personnes ont fui Nyanzale depuis l'avancée du M23 ces derniers jours, selon l'agence humanitaire des Nations unies OCHA.
