Par Emmanuel Onyango
Deux musées nationaux britanniques renvoient des trésors en or pillés au Ghana lors d'incursions militaires à l'époque coloniale.
Au total, 32 objets provenant de la cour royale des Asante retourneront dans leur pays, près de 150 ans après avoir été pillés.
Le British Museum (BM) et le Victoria and Albert Museum (V&A) ont signé l'accord de prêt avec le Manhyia Palace Museum de Kumasi, la capitale de ce qui était à l'époque l'empire Asante.
"Des objets en or et en argent associés à la cour royale Asante seront exposés au Palace Museum de Kumasi dans le courant de l'année, dans le cadre d'un engagement de prêt à long terme pris par le V&A et le British Museum", ont déclaré les deux musées dans un communiqué commun.
Les deux musées font partie des musées nationaux du Royaume-Uni à qui la loi interdit de rapatrier définitivement les objets de leurs collections. Ils ont reconnu que les objets faisaient partie de ceux "pillés à Kumasi pendant les guerres anglo-asantes du 19e siècle".
L'accord de prêt fait suite à une visite officielle à Londres de l'Asantehene, roi d'Asante, Otumfuo Osei Tutu II, en mai de l'année dernière. Les objets seront prêtés pour une durée de trois ans avec une option de prorogation.
"Les collections feront partie d'une exposition prévue pour célébrer le jubilé d'argent de 2024 de Sa Majesté royale, l'Asantehene, Osei Tutu II, ainsi que pour commémorer le 150e anniversaire de la guerre Anglo-Asante de 1873-4", précise le communiqué.
La demande de rapatriement d'œuvres d'art et d'objets culturels volés à l'Afrique pendant la période coloniale a pris de l'ampleur ces dernières années.
En avril 2023, la Finlande a restitué des pierres sacrées enlevées par des missionnaires au peuple Ovambo, dans l'actuelle Namibie.
Des pressions de plus en plus fortes s'exercent également en faveur de la restitution de milliers de trésors culturels pillés par les troupes britanniques à l'époque coloniale, puis vendus aux enchères à Londres et achetés par certains pays et institutions européens.