Malgré le cessez-le-feu annoncé par Washington entre les deux parties au conflit, de violents affrontements ont été signalés ce vendredi dans l'est de la République démocratique du Congo entre un groupe d'autodéfense, qui soutient l'armée congolaise, et les rebelles du M23 à Nyange, près de Goma, dans l'est du pays.
Les Etats-Unis ont annoncé jeudi dernier la trêve entre Kinshasa et le M23, soutenu par le Rwanda selon l'ONU, qui s'est emparé de pans entiers de l'est de la République démocratique du Congo (RDC) dans le cadre d'une offensive lancée en 2021 dans la province du Nord-Kivu.
La trêve a débuté le 5 juillet à minuit heure locale et se poursuivra jusqu'au 19 juillet, a indiqué le Conseil national de sécurité de la Maison Blanche.
Mais des combats ont éclaté vendredi matin à quelque 70 kilomètres au nord-ouest de la capitale provinciale, Goma, a déclaré le porte-parole d'un des groupes armés soutenant les forces congolaises.
"L'ennemi nous a attaqués à Nyange (village)", a déclaré Safari Bindu à l'AFP vendredi.
Il a ajouté que "les combats se poursuivaient" dans les villages voisins. Des habitants de la région ont également confirmé ces informations à l'AFP.
Le lieutenant-colonel Guillaume Ndjike, porte-parole des forces congolaises au Kivu, a accusé jeudi l'armée rwandaise d'avoir "lancé des attaques simultanées (...) sur les positions des forces armées de la RDC et de ses partenaires dans les villages de Nyange et Mpati".
Le M23 a presque entièrement encerclé Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu, tuant des dizaines de personnes et en déplaçant des centaines de milliers d'autres.
Il y a déjà 2,8 millions de personnes déplacées dans le Nord-Kivu, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies.
"La situation humanitaire au Nord-Kivu est désastreuse, avec près de trois millions de personnes déplacées dans la province", a déclaré le Conseil de sécurité de la Maison Blanche dans son communiqué de la semaine dernière annonçant la trêve.
L'est de la République démocratique du Congo, riche en minerais, est ravagé depuis 30 ans par des combats entre groupes armés locaux et étrangers, qui remontent aux guerres régionales des années 1990.