Les autorités égyptiennes ont défendu leur décision de durcir les règles d'obtention de visa pour les Soudanais qui entrent dans le pays.
La nouvelle politique exige que tous les Soudanais obtiennent un visa avant de pouvoir franchir la frontière.
Cette mesure va à l'encontre d'une politique initiale qui permettait aux femmes, aux enfants et aux hommes âgés d'obtenir un visa à l'arrivée.
Ces nouvelles règles ont suscité des inquiétudes quant au sort des personnes vulnérables fuyant le conflit meurtrier qui sévit au Soudan.
Le ministère égyptien des affaires étrangères a toutefois déclaré que les nouvelles exigences n'étaient pas conçues pour "empêcher ou limiter" l'entrée des ressortissants soudanais.
Le renforcement des exigences vise à mettre un terme aux "activités illégales d'individus et de groupes du côté soudanais de la frontière, qui falsifient des visas d'entrée" à des fins lucratives, a déclaré le ministère des affaires étrangères dans un communiqué publié samedi en fin de journée.
"L'Égypte a accueilli plus de 200 000 citoyens soudanais depuis le début de la crise... qui s'ajoutent aux quelque cinq millions de citoyens soudanais déjà présents", a ajouté le ministère.
Appareils électroniques
La plupart des Soudanais fuyant le conflit entrent en Égypte par les frontières terrestres. Les autorités égyptiennes avaient exempté les femmes soudanaises de tous âges, les enfants de moins de 16 ans et les personnes de plus de 50 ans de l'obligation d'obtenir un visa avant d'arriver à un point d'entrée.
Pour justifier cette nouvelle réglementation, l'Égypte a déclaré vouloir réprimer les "activités illégales", notamment la délivrance de visas frauduleux, a indiqué le porte-parole du ministère des affaires étrangères, Ahmed Abu Zeid.
Les médias soudanais et certains utilisateurs de médias sociaux ont rapporté ces deux derniers jours des ordres émis par les autorités égyptiennes à deux postes-frontières avec le Soudan, selon lesquels "l'entrée en Égypte n'est autorisée qu'après l'obtention d'un visa, pour tous les groupes d'âge et tous les sexes".
Le ministère égyptien des affaires étrangères a souligné dans son communiqué que ses consulats au Soudan avaient été dotés "des appareils électroniques nécessaires pour appliquer ces réglementations de manière précise, rapide et sûre, garantissant ainsi l'entrée ordonnée des citoyens soudanais".
Reprise des combats
Dans le même temps, des affrontements et des tirs d'artillerie ont été signalés dans certains quartiers de la capitale soudanaise dimanche matin, peu après la fin d'un cessez-le-feu de 24 heures qui avait permis une brève accalmie après huit semaines d'affrontements entre factions militaires rivales.
Des témoins ont déclaré que les combats avaient repris peu après l'expiration du cessez-le-feu à 6 heures du matin (4 heures GMT) dans le nord d'Omdurman, l'une des trois villes adjacentes, avec Khartoum et Bahri, qui constituent la capitale autour du confluent du Nil.
Des habitants ont fait état de tirs d'artillerie dans le quartier de Sharq el-Nil, à la périphérie est de la capitale, tandis que des explosions et des affrontements ont été signalés à Khartoum.
La guerre entre l'armée soudanaise et les forces paramilitaires de soutien rapide (RSF) a éclaté le 15 avril en raison de tensions liées à un plan de transition vers un régime civil soutenu par la communauté internationale.
Selon le Armed Conflict Location and Event Data Project, plus de 1 800 personnes ont été tuées dans les combats. Les agences d'aide et les organisations internationales affirment que le bilan réel pourrait être beaucoup plus élevé.
L'Organisation internationale pour les migrations des Nations unies a déclaré que près de deux millions de Soudanais ont été déplacés, dont 476 000 ont cherché refuge dans les pays voisins.