Le président tchadien Mahamat Idriss Déby, dont le gouvernement a récemment mis fin à la coopération militaire avec la France, a qualifié dimanche l'accord d'obsolète et de dépassé face aux défis actuels du pays.
Il estime que la décision de mettre fin à la coopération militaire avec Paris est "un acte souverain mûrement réfléchi".
Le ministère des affaires étrangères a annoncé que le gouvernement avait mis fin jeudi dernier à un accord de défense avec la France visant à renforcer la coopération en matière de sécurité et de défense entre les deux pays.
Le pays accueille actuellement environ 1 000 soldats français.
Selon Déby, cet accord, révisé en septembre 2019, a été signé dans un contexte historique différent et ne répond plus aux besoins actuels du Tchad, notamment en matière de lutte contre le terrorisme et de protection de l'intégrité territoriale.
"Cet accord est devenu obsolète. Il ne nous apporte pas de réelle valeur ajoutée", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse dans la capitale N'Djamena.
Contrairement à d'autres pays du Sahel qui se tournent vers la Russie pour une coopération militaire après avoir renoncé à une telle coopération avec la France, Déby a affirmé que son pays n'avait pas l'intention d'accueillir d'autres troupes étrangères.
"Nos forces de défense et de sécurité ont prouvé leur capacité à défendre le pays et à contribuer à la stabilité régionale, et elles sont prêtes à assumer pleinement leurs responsabilités", a-t-il ajouté, précisant que cette décision était un "acte souverain mûrement réfléchi".
Cette décision ne remet pas en cause les relations bilatérales entre le Tchad et la France, puisqu'elle ne concerne que l'accord de coopération militaire dans sa configuration actuelle, selon le président.
Vendredi dernier, le ministère français des affaires étrangères a annoncé qu'il avait "pris acte" de la décision du Tchad de mettre fin à l'accord avec Paris.
Le Tchad rejoint ainsi d'autres pays du Sahel dirigés par des militaires, comme le Niger, le Mali et le Burkina Faso, qui ont mis fin à leurs partenariats de sécurité et de défense avec l'ex-puissance coloniale.
Le Sénégal, qui compte quelque 350 soldats français, souhaite également mettre fin à la présence des troupes françaises sur son sol, a déclaré le président Bassirou Diomaye Faye aux médias français la semaine dernière.