Le ministre soudanais des Affaires étrangères, Ali Yousif Sharif, a rejeté vendredi les "fausses" allégations des États-Unis selon lesquelles son armée possède des armes chimiques, et a nié avoir utilisé ces armes dans le cadre de la guerre civile en cours.
"L'armée soudanaise n'a pas commis de violations ou d'infractions dans cette guerre en cours (contre les Forces de soutien rapide 'RSF' rivales), et il n'existe aucune preuve à l'appui de ces allégations", a déclaré Sharif lors d'un débat à la conférence de Munich sur la sécurité.
Le chef de la diplomatie a catégoriquement rejeté les allégations selon lesquelles son armée possède ou utilise des armes chimiques, soulignant que ces affirmations sont incorrectes.
Des sanctions contre le chef de l'armée
Le 16 janvier, le département du Trésor américain a imposé des sanctions au chef du Conseil souverain et de l'armée soudanaise, Abdel Fattah al-Burhan, en invoquant des attaques présumées de ses forces contre des civils.
Cette décision a coïncidé avec un article du New York Times citant quatre hauts fonctionnaires américains qui ont accusé l'armée soudanaise d'avoir utilisé "des armes chimiques à deux reprises au moins contre le groupe paramilitaire (RSF) qu'elle combat pour prendre le contrôle du pays".
Sharif a également accusé les RSF de commettre des crimes contre le peuple soudanais au cours de la discussion, notant que le gouvernement a proposé une feuille de route pour la stabilité au Soudan.
Organisation d'élections
Le Soudan a annoncé dimanche une feuille de route politique pour la phase d'après-guerre, avec pour objectif de reprendre le dialogue politique national, d'établir un gouvernement transactionnel et d'amender la Constitution pour organiser des élections générales afin de parvenir à une paix à long terme.
Depuis avril 2023, l'armée et les RSF se livrent à une guerre qui a fait plus de 20 000 morts et 14 millions de déplacés, selon les Nations unies et les autorités locales.
Des recherches menées par des universités américaines estiment toutefois que le nombre de morts s'élève à environ 130 000.
La communauté internationale et les Nations unies multiplient les appels à la fin de la guerre, mettant en garde contre une catastrophe humanitaire imminente alors que des millions de personnes sont confrontées à la famine et à la mort en raison des pénuries alimentaires. Le conflit s'est étendu à 13 des 18 États du Soudan.