Le président tunisien Kais Saied. Photo : Reuters

Le président tunisien Kais Saied a remplacé dimanche plusieurs ministres, notamment les responsables des affaires étrangères et de la défense, a indiqué la présidence tunisienne dans un communiqué publié sur Facebook.

Le remaniement soudain a entraîné le remplacement de 19 ministres et de trois secrétaires d'État, quelques jours seulement après que Saied a limogé l'ancien premier ministre.

Cette décision intervient alors que le pays se prépare à organiser une élection présidentielle le 6 octobre.

Au début du mois d'août, Saied avait limogé le premier ministre Ahmed Hachani sans explication et l'a remplacé par le ministre des affaires sociales Kamel Madouri, a annoncé la présidence à l'époque.

Nouvelle république

Saied, 66 ans, a été élu démocratiquement en 2019, mais a consolidé son pouvoir en 2021.

Il brigue maintenant un second mandat présidentiel dans le cadre de ce qu'il a qualifié de "guerre de libération et d'autodétermination" visant à "établir une nouvelle république".

Mais alors qu'il est candidat, un certain nombre de ses opposants politiques et de ses détracteurs sont actuellement en prison ou font l'objet de poursuites.

Politiciens emprisonnés

Au début du mois, Abir Moussi, une figure clé de l'opposition emprisonnée depuis octobre, a été condamnée à deux ans de prison en vertu d'une loi sur les "fausses nouvelles", quelques jours après avoir présenté sa candidature à l'élection présidentielle par l'intermédiaire de ses avocats.

Parmi les autres candidats potentiels emprisonnés figurent Issam Chebbi, chef du parti centriste Al Joumhouri, et Ghazi Chaouchi, ancien chef du parti social-démocrate Courant démocratique, tous deux détenus pour "complot contre l'État".

Deux candidats - l'ancien député Zouhair Maghzaoui, 59 ans, et le dirigeant d'Azimoun Ayachi Zammel - ont été présélectionnés pour se présenter contre Saied.

Mercredi, les médias locaux ont déclaré qu'un tribunal de la capitale Tunis avait ordonné la détention provisoire du trésorier du parti Azimoun, dirigé par Zammel, pour « falsification » de signatures.

Il n'est pas certain que cela ait une incidence sur la candidature de Zammel.

Plusieurs candidats potentiels ont été accusés d'avoir falsifié ces signatures, et certains ont été condamnés à la prison.

Certains candidats ont également déclaré qu'ils avaient été officieusement empêchés de se présenter parce que les autorités avaient refusé de leur fournir une copie d'un casier judiciaire vierge, nécessaire pour leur dossier.

AFP