L'accès aux réseaux sociaux au Mozambique a été restreint pour la deuxième fois en une semaine jeudi, a indiqué un organisme mondial de surveillance de l'internet, alors que l'opposition a appelé à des grèves à la suite d'une élection présidentielle contestée.
"Nous pouvons confirmer que des restrictions ont été imposées aux médias sociaux au Mozambique", a signalé NetBlocks, basé à Londres, ajoutant que ces restrictions concernaient Facebook, Instagram et WhatsApp.
Venancio Mondlane, 50 ans, figure de proue de l'opposition et chef du petit parti Podemos, a appelé à une grève nationale de jeudi au 7 novembre après que Daniel Chapo, du parti Frelimo au pouvoir, a été proclamé vainqueur de l'élection.
Il n'était pas clair si l'appel de Mondlane à "paralyser" le pays serait suivi, mais la capitale Maputo était une ville fantôme jeudi.
La police a envoyé des SMS mercredi et jeudi, y compris à un journaliste de l'AFP, pour demander aux habitants de ne pas participer à des actes de "sabotage".
Le procureur général a également publié un communiqué indiquant que, bien qu'il s'agisse d'un "droit fondamental" de manifester, "quiconque (...) cause des dommages matériels ou personnels sera puni".
La semaine dernière, la commission électorale a déclaré Chapo, 47 ans, vainqueur de l'élection avec 70 % des voix, tandis que Mondlane arrivait en deuxième position avec 20 %.
Le Frelimo est au pouvoir depuis 49 ans.
Après l'annonce des résultats, les partisans de l'opposition sont descendus dans la rue pour manifester, ce qui a donné lieu à des affrontements avec la police.
Human Rights Watch a annoncé qu'au moins 11 personnes ont été tuées par les forces de sécurité les 24 et 25 octobre et que plus de 50 autres ont été blessées.