Les forces de sécurité tunisiennes ont arrêté le dirigeant d'Ennahda, le plus grand parti politique du pays, Rached Ghannouchi, et l'ont emmené pour interrogatoire dans un bâtiment de la Garde nationale à Tunis, la capitale.
Dans une déclaration sur Facebook, Rafik Abdessalem, haut responsable du parti Ennahda et ancien ministre des affaires étrangères, a indiqué lundi en fin de journée que les forces de sécurité avaient perquisitionné le domicile de M. Ghannouchi et l'avaient emmené à la base de la Garde nationale d'El Aouina, dans le nord de Tunis.
Les autorités tunisiennes n'ont pas encore commenté cette arrestation.
Le 21 février, M. Ghannouchi a comparu devant le Pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme à Tunis pour répondre à des accusations d'incitation contre les forces de sécurité, mais il a été libéré après avoir témoigné.
M. Ghannouchi, ancien président du Parlement, avait déclaré précédemment que les accusations portées contre lui "manquaient de preuves réelles" et cherchaient à détourner l'attention du public des véritables problèmes de la Tunisie.
Depuis le 11 février, les autorités tunisiennes ont lancé une vaste campagne d'arrestations contre les détracteurs du président Kais Saied, les accusant de faire partie d'un complot contre la sécurité de l'État.
La Tunisie est plongée dans une profonde crise politique depuis 2021, date à laquelle Kais Saied a renversé le gouvernement et dissous le parlement.
En juillet dernier, M. Saied a organisé un référendum pour rédiger une nouvelle constitution, suivi d'élections législatives en décembre dernier.
Alors que le dirigeant tunisien insiste sur le fait que ses mesures visaient à "sauver" le pays, ses détracteurs l'ont accusé d'avoir orchestré un coup d'État.
