Le ministre de l'Intérieur du Kenya s'est engagé mardi à mettre fin aux violences et aux pillages résultant des manifestations antigouvernementales "quel qu'en soit le prix".
Kithure Kindiki a déclaré dans un communiqué de presse que "l'anarchie, la violence et le pillage doivent cesser".
Selon un rapport de la Commission nationale des droits de l'homme du Kenya (KNCHR), au moins 39 personnes ont été tuées lors des manifestations qui ont débuté le 18 juin pour protester contre les hausses d'impôts prévues.
L'organisme de surveillance des droits de l'homme, financé par l'État mais indépendant, a annoncé que la plupart des décès étaient dus à des blessures par balle infligées à des manifestants et parfois à des civils.
"Les allégations concernant certains cas de comportement illégal de la part des forces de l'ordre feront l'objet d'une enquête et des mesures appropriées seront prises", a assuré M. Kindiki.
Il a ajouté que les troubles, qui ont commencé en réponse au projet de loi de finances 2024 controversé, ont été "détournés" par des gangs criminels qui continuent à perturber l'ordre public, à commettre des incendies criminels et à terroriser le public.
Le gouvernement a félicité les forces de l'ordre pour leur "professionnalisme et leur retenue", tout en reconnaissant que "des vies ont été perdues, des biens d'une valeur de plusieurs milliards de shillings ont été détruits ou pillés, et on a tenté d'incendier les bâtiments du Parlement".
"Au cours des manifestations d'aujourd'hui qui ont vu la destruction massive de propriétés par divers éléments criminels, les forces de sécurité à travers le pays ont identifié les suspects qui se livraient à des activités criminelles sous couvert de protestation et les ont placés en détention", a signalé la Direction des enquêtes criminelles (DCI) dans un communiqué.
"À Nairobi et dans ses environs, 204 suspects ont été appréhendés, 35 dans la région côtière, 18 à Nyanza et 11 et 4 dans les régions de la vallée du Rift et de l'Est, respectivement.
La sécurité a été renforcée à la suite des troubles généralisés au Kenya provoqués par le projet de loi de finances 2024.
Le président kenyan William Ruto a cédé à la pression de l'opinion publique mercredi dernier et a annoncé qu'il ne signerait pas le projet de loi sur les nouvelles taxes. Cependant, les protestations se sont transformées en manifestations antigouvernementales, les gens appelant à sa démission.
Des véhicules militaires et des véhicules blindés de transport de troupes ont patrouillé à Nairobi.