L'armée soudanaise et une force paramilitaire rivale qui s'affrontent depuis quatre jours pour le contrôle du pays ont accepté un cessez-le-feu de 24 heures, selon les médias.
Cependant, quelques heures avant le début du cessez-le-feu, les forces loyales aux deux principaux généraux soudanais ont continué à s'affronter dans les rues de Khartoum, soulignant la fragilité des efforts déployés pour obtenir ne serait-ce qu'une pause dans l'intensification de la violence qui menace de s'enfoncer encore plus dans le chaos.
Des millions de Soudanais de la capitale et d'autres villes se sont réfugiés chez eux, pris entre deux feux alors que les forces rivales pilonnaient les quartiers résidentiels avec des tirs d'artillerie et des frappes aériennes et se livraient à des échanges de tirs à l'extérieur.
Par ailleurs, le chef de l'Organisation mondiale de la santé a appelé mardi les parties au conflit au Soudan à fournir un accès aux installations médicales à tous ceux qui ont besoin de soins, avertissant que les fournitures médicales et le personnel dans la capitale sont en train de s'épuiser.
"Je veux être très clair : toutes les parties doivent garantir un accès sans restriction et en toute sécurité aux établissements de santé pour les blessés et tous ceux qui ont besoin de soins médicaux", a déclaré le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors d'une conférence de presse.
CICR : Il est presque impossible de fournir de l'aide à Khartoum
La Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) a déclaré qu'il était pratiquement impossible de fournir des services humanitaires dans les environs de Khartoum et a averti que le système de santé du pays risquait de s'effondrer en raison d'une guerre de territoire meurtrière entre deux forces de sécurité rivales.
"La vérité est qu'à l'heure actuelle, il est pratiquement impossible de fournir des services humanitaires à Khartoum et dans ses environs", a déclaré mardi à la presse Farid Aiywar, chef de la délégation de la FICR pour le Soudan.
"Il y a des appels de diverses organisations et de personnes prises au piège qui demandent à être évacuées".
M. Aiywar a averti que si les perturbations du système de santé soudanais persistaient, "il s'effondrerait presque".
Les combats entre l'armée et les paramilitaires au Soudan ont fait plus de 200 morts et 1 800 blessés, endommageant les hôpitaux et entravant l'aide après quatre jours de guerre urbaine.
Une lutte pour le pouvoir qui dure depuis des semaines a débouché sur des violences meurtrières samedi entre les forces de deux généraux qui ont pris le pouvoir lors d'un coup d'État en 2021 : le chef de l'armée soudanaise, Abdel Fattah al Burhan, et son adjoint, Mohamed Hamdan Dagalo, qui commande les forces paramilitaires de la RSF.
Des combats ont eu lieu dans l'ensemble du vaste pays et l'on craint un débordement régional.