Les forces armées maliennes qui ont repris le contrôle de la ville de Kidal il y a seulement quelques jours ont annoncé samedi soir y avoir découvert un charnier. Peu d'informations supplémentaires ont été fournis, ni sur le nombre de corps trouvés, encore moins sur les victimes.
Et pour lever totalement le mystère sur ces éléments, l'Armée malienne a elle-même annoncé l'ouverture d'une enquête.
L'armée malienne a pris le 14 novembre aux rebelles touareg la ville de Kidal, foyer de la revendication indépendantiste, d'où l'État central et l'armée avaient été chassés en 2014.
Cette reprise de Kidal intervient après le départ, le 31 octobre dernier, des Casques bleus de la Mission de l'Onu au Mali (Minusma) de leur camp à Kidal, dans le cadre du retrait de cette force du pays d'ici à la fin de l'année.
Le Mali est en proie au terrorisme et aux tensions avec les groupes séparatistes touaregs. L'armée, arrivée au pouvoir au Mali depuis 2020, a réclamé en juin, après des mois de dégradation des relations, le départ de la Minusma déployée depuis 2013 dans ce pays.
Le retrait de près de 11.600 soldats et 1.500 policiers qui étaient présents au Mali doit s'échelonner jusqu'au 31 décembre. Ce qui, de l'avis de beaucoup, a exacerbé les rivalités pour le contrôle du nord du pays.
Les groupes séparatistes s'opposeraient à ce que la Minusma remette les camps aux autorités maliennes, ce qui irait à l'encontre selon eux des accords passés en 2014 et 2015 quand, après s'être soulevés en 2012, ils avaient accepté de cesser le feu et de faire la paix.
Les groupes rebelles ont repris les hostilités contre l'État central, et accusent régulièrement les forces armées maliennes et leurs alliés du groupe paramilitaire russe Wagner de commettre des exactions contre les populations civiles.