Une urne dans un bureau de vote

Plus de 24 millions d'Algériens sont appelés aux urnes samedi pour un scrutin présidentiel dont l'un des enjeux réside dans le taux de participation.

Les bureaux de vote ont ouvert à 07H00 GMT et fermeront à 18H00 GMT. Les premiers électeurs ont commencé à voter. Les résultats pourraient tomber samedi soir, avec une annonce officielle prévue au plus tard dimanche.

Face au président sortant, deux candidats : Abdelaali Hassani, un ingénieur des travaux publics de 57 ans, chef du Mouvement de la société pour la paix (MSP) et Youcef Aouchiche, 41 ans, ancien journaliste et sénateur, à la tête du Front des forces socialistes (FFS), plus vieux parti d'opposition, ancré en Kabylie (est).

Le président Abdelmadjid Tebboune, 78 ans, est soutenu par quatre formations de premier plan, notamment le Front de libération nationale (FLN, ex-parti unique) et le mouvement El Bina.

"Le président tient à une participation importante. C'est le premier enjeu. Il n'a pas oublié qu'il a été élu en 2019 avec un taux faible. Il veut être un président normal, pas un président mal élu", souligne à l'AFP Hasni Abidi du Centre d'études Cermam à Genève.

"La deuxième économie en Afrique"

L'abstention avait battu des records (60%) lors du scrutin remporté par Tebboune en décembre 2019 avec 58% des suffrages, alors que les manifestations massives pour un changement du système en vigueur depuis l'indépendance (1962), battaient leur plein.

Ce mouvement de protestation, le Hirak, venait, en avril, de chasser du pouvoir, le prédécesseur de Abdelmadjid Tebboune, Abdelaziz Bouteflika, après 20 ans de règne.

Les Algériens établis à l'étranger, 865.490 électeurs selon l'Autorité électorale Anie, votent depuis lundi.

Les trois candidats ont axé leurs discours sur les questions socio-économiques, promettant d'améliorer le pouvoir d'achat et de redresser l'économie, afin qu'elle soit moins dépendante des hydrocarbures (95% des recettes en devises).

En politique étrangère, un consensus règne sur les causes palestinienne notamment.

Tebboune a promis de nouvelles revalorisations des salaires et des retraites, des investissements, deux millions de logements neufs et 450.000 emplois nouveaux, pour faire de l'Algérie, "la deuxième économie en Afrique", derrière l'Afrique du sud.

"Tolérance zéro"

En clôture de campagne mardi, Tebboune s'est engagé à redonner aux jeunes -plus de la moitié des 45 millions d'habitants et un tiers des électeurs- la "place qui leur sied".

Le président sortant affirme que son premier quinquennat a été entravé par le Covid-19.

Ses rivaux promettent davantage de libertés. Le candidat du FFS s'engage à "libérer les prisonniers d'opinion via une amnistie et à réexaminer les lois injustes" sur le terrorisme ou les médias. Celui du MSP prône "le respect des libertés réduites à néant".

Selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD, algérien), des dizaines de personnes liées au Hirak ou à la défense des libertés, sont encore emprisonnées ou poursuivies.

TRT Afrika et agences