L'Afrique du Sud rejette les critiques de Trump contre la réforme agraire. Photo Illustration/TRT Afrika

L'Afrique du Sud a rejeté les critiques de Donal Trump concernant la loi sur la réforme agraire récemment adoptée.

Dans un message publié dimanche sur les réseaux sociaux, le président des États-Unis a menacé d'interrompre le financement de l'Afrique du Sud en raison de la loi sur l'expropriation des terres, qui, selon lui, traite injustement certaines catégories de personnes.

Depuis la fin de l’apartheid en 1994, 81% de la population sud-africaine est noire, mais elle ne détient que 4% des terres, alors que la minorité blanche, soit 8% de la population, en possède 72%.

Après plusieurs tentatives infructueuses, Cyril Ramaphosa a signé le jeudi 23 janvier 2025 la loi d’expropriation foncière sans compensation, qui remplace celle de 1975. Cette loi permet aux autorités de procéder à des expropriations dans l’intérêt public, notamment pour promouvoir une meilleure inclusion sociale et un accès élargi aux ressources naturelles.

L'Afrique du Sud affirme que la loi sur l'expropriation qu'elle vient de signer, qui lui permet de s'approprier des terres de propriétaires privés, était une pratique courante dans le monde entier, après que Donald Trump a déclaré qu'il couperait les financements à l'Afrique du Sud, citant les confiscations de terres.

"L'Afrique du Sud confisque des terres et traite TRÈS MAL certaines catégories de personnes", a déclaré Trump dans un message publié sur Truth Social.

"Je couperai tout financement futur à l'Afrique du Sud jusqu'à ce qu'une enquête complète sur cette situation ait été menée à bien"!

Un projet de loi controversé

Le gouvernement sud-africain a répliqué en déclarant que l'expropriation de terres est un exercice légitime du droit souverain en vertu du droit international.

"Nous sommes convaincus que les conseillers du président Trump mettront à profit la période d'enquête pour parvenir à une compréhension approfondie des politiques de l'Afrique du Sud dans le cadre d'une démocratie constitutionnelle", a indiqué le ministère sud-africain des Affaires étrangères dans un communiqué.

La Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement rappelle également que "les États ont le droit souverain, en vertu du droit international, de s'approprier des biens détenus par des nationaux ou des étrangers par le biais de la nationalisation ou de l'expropriation pour des raisons économiques, politiques, sociales ou autres".

Le gouvernement sud-africain a souligné que la nouvelle loi sur l'expropriation est conforme à la constitution du pays, qui reconnaît l'expropriation comme un "mécanisme essentiel permettant à l'État d'acquérir la propriété d'une personne à des fins publiques ou dans l'intérêt public, sous réserve du versement d'une indemnité juste et équitable".

L'ère de l'apartheid

Le gouvernement a également précisé que la législation remplace la loi sur l'expropriation de 1975, qui date de l'apartheid, et vise à réparer les injustices historiques liées à la propriété foncière dans le pays.

Le ministère des affaires étrangères a invité les conseillers de l'ancien président américain à mener des recherches approfondies sur les politiques de l'Afrique du Sud dans le cadre de sa démocratie constitutionnelle.

"Cette approche permettra de promouvoir un point de vue bien informé qui valorise et reconnaît l'attachement de notre nation aux idéaux démocratiques et à la gouvernance. Il pourrait s'avérer que notre loi sur l'expropriation n'est pas exceptionnelle, car de nombreux pays disposent d'une législation similaire", ajoute le communiqué du gouvernement.

TRT Afrika et agences