Journée Mondiale de l’aide Humanitaire : la vie précaire de plus en plus dans le camp des déplacés à Goma. Photo : Reuters

Par Kudra Maliro

"Nous rendons hommage à tous nos collègues humanitaires qui ont perdus la vie ici en RDC en exerçant leur travail (consistant) à aider les personnes en zone conflit. La RDC est parmi les pays les plus dangereux pour les humanitaires", a déclaré Bruno LeMarquis, coordonnateur humanitaire d’OCHA (le Bureau de Coordination des Affaires Humanitaires)en RDC dans un message posté sur X, ex-Twitter.

Cette commémoration de la journée mondiale de l’aide humanitaire intervient au moment où près d’un million de personnes ont fui les combats avec les rebelles du M23 ces 12 derniers mois.

La plupart d'entre elles vivent dans des camps de fortune autour de la ville de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu et les humanitaires, y compris les agences des Nations-unies, font face à une pénurie de fonds faire face à cette crise.

De nombreux camps des déplacés se sont formés aux alentours de Goma depuis que les rebelles du M23. Photo : Reuters

"L’insécurité est le plus grand défi pour les humanitaires œuvrant en RDC. La crise humanitaire dans le pays est la plus grave, la plus complexe et la plus négligée au monde. Avec 3.3 millions de déplacés internes, la RDC reste le pays qui accueille le plus de déplacés internes en Afrique" ajoute M. LeMarquis.

Dans le camp des déplacés de Lushagala à une dizaine de kilomètres à l’ouest de Goma, plus de 14.000 ménages s’entassent dans des abris de fortune. Ces maisonnettes en bâches, sont construites sur la lave volcanique, des familles composées de 5 à 10 personnes sont obligées de partager une petite pièce de 5 mètres carrés alors que d’autres dorment à même le sol.

Francine Maheshe, 40 ans, a fui son village de Kilolirwe, en territoire de Masisi, et se retrouve coincée dans ce camp avec ses 8 enfants. Par manque d’aide humanitaire, cette veuve est obligée d’aller chercher les bois dans la forêt et les vendre afin de nourrir ses enfants.

"Chez nous, on pouvait cultiver des patates, des pommes de terres, des maniocs ainsi que le haricot et on mangeait très bien, mais ici nous n’avons pas de houe, ni champ et nous devons nous débrouiller pour trouver à manger car en tant que déplacés nous ne bénéficions d’aucune aide humanitaire, nous souffrons énormément", a confié M. Maheshe à TRT Afrika.

De nombreux camps des déplacés se sont formés aux alentours de Goma depuis que les rebelles du M23 combattent l’armée congolaise, s’emparant de vastes pans de territoire dans la région.

Journée Mondiale de l’aide Humanitaire : la vie précaire de plus en plus dans le camp des déplacés à Goma. Photo : Reuters

Alors que la rébellion a été défaite et désarmée en 2013, elle a refait surface fin 2021. Kinshasa, les Nations-unies et l’Union Européenne, accusent le Rwanda de soutenir cette rébellion. Des allégations que le gouvernement rwandais a toujours niées.

Les Nations-unies affirment mènent constamment des plaidoyers pour que des fonds soient mobilisés en faveur des déplacés. Avec 25 ans des conflits armées, l’ONU affirme que la crise humanitaire de la RDC est la plus prolongée au monde, l’une des plus sévère et l’une des plus négligées au monde. La réponse humanitaire en RDC est seulement financée à 30%, d’après le Bureau de Coordination Humanitaire des Nations-Unies (OCHA).

TRT Afrika