La Société civile dénombre 116 morts en deux en Ituri dans le nord-est de la RDC. Photo : Reuters

"La société civile, forces vives de l'Ituri, a dressé dans son dernier rapport un tableau sombre de l'évolution de la situation sécuritaire depuis le début de l'année 2024 sur l'ensemble de la province de l'Ituri", a déclaré Dieudonné Lossa, coordonnateur de cette structure en ajoutant que "116 personnes ont été tuées par les élements de la milice CODECO dans le secteur des Bahema-Nord".

M. Lossa poursuit que 9 personnes ont été blessées, 9 personnes kidnappées, 2 filles violées 32 maisons et un camion incendiés par des groupes armés opérant dans la région malgré l’instauration de l’état de siège.

La province de l'Ituri, comme celle du Nord-Kivu, est depuis mai 2021 sous état de siège dont ce dernier a été instauré pour combattre les groupes rebelles et leurs mettre hors état de nuire.

Dieudonné Lossa, coordonnateur de cette structure en Ituri, a rendu public ce document lors de l'enterrement des personnes tuées par les éléments de la milice CODECO à Tali-Singo, dans le secteur des Bahema-Nord en province de l’Ituri au Nord-Est de la RDC.

La CODECO (pour Coopérative pour le développement du Congo) est une milice de plusieurs milliers d'hommes qui affirme protéger la tribu Lendu face à une tribu rivale, les Hema, ainsi que l'armée de RDC.

Après une décennie d'accalmie, le conflit meurtrier en Ituri entre Hema et Lendu a repris depuis fin 2017, provoquant la mort de milliers de civils et la fuite de plus d'un million et demi de personnes, selon l'ONU.

Le précédent conflit entre milices communautaires à Bunia avait fait des milliers de morts entre 1999 et 2003, jusqu'à l'intervention d'une force européenne, l'opération Artémis, sous commandement français.

Les attaques des CODECO et d'autres milices communautaires sont récurrentes en Ituri, principalement au Nord de Bunia, chef-lieu de la province.

"Ce bilan doit interpeller les détenteurs du monopole de la violence, à l'occurrence l’État congolais, afin de garantir la sécurité des personnes et de leurs biens, mission régalienne de l’armée et de la police", conclut M. Lossa.

TRT Afrika