La Sierra Leone autorise l'ex-président Koroma à quitter le pays pour des raisons médicales. Photo : Reuters

La Haute Cour de Sierra Leone a autorisé mercredi l'ex-président Ernest Bai Koroma, inculpé ce mois-ci pour trahison, à se rendre à l'étranger pour des raisons médicales.

M. Koroma, âgé de 70 ans, a été inculpé de quatre infractions pour son rôle présumé dans une tentative militaire ratée de renverser le gouvernement de ce pays d'Afrique de l'Ouest en novembre.

Le 26 novembre, soit quelques mois après la réélection du président Julius Maada Bio, des hommes armés ont attaqué des casernes militaires, une prison et d'autres lieux en Sierra Leone, libérant environ 2 200 détenus et tuant plus de 20 personnes.

Le gouvernement a déclaré par la suite qu'il s'agissait d'un coup d'État déjoué, mené principalement par les gardes du corps de M. Koroma. L'ex-président a été entendu au début du mois de décembre.

M. Koroma a condamné les attaques peu de temps après qu'elles se soient produites. Ses avocats ont qualifié les accusations de "fausses" et de "vendetta politique".

Mercredi, le magistrat chargé de l'affaire a donné raison aux avocats de M. Koroma, qui avaient demandé à la Haute Cour de lui accorder un voyage à l'étranger pour des raisons médicales.

Sejour limité

L'ex-président sera autorisé à se rendre au Nigeria pour une durée maximale de trois mois, a déclaré le magistrat avant d'ajourner l'affaire au 6 mars.

Le procureur général de la Sierra Leone s'est refusé à tout commentaire.

M. Koroma n'était pas présent au tribunal mercredi, rapporte Reuters. Il a bénéficié d'une libération sous caution lorsque le tribunal l'a inculpé le 3 janvier et a depuis été confiné à son domicile dans la capitale Freetown.

Le Nigeria avait précédemment proposé de l'accueillir à titre temporaire, ce qu'il avait accepté, selon une lettre de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).

Selon le code pénal de la Sierra Leone, une personne reconnue coupable de trahison est passible d'une peine d'emprisonnement à vie.

Douze autres personnes ont également été inculpées pour trahison dans le cadre du coup d'État manqué, dont d'anciens policiers et agents pénitentiaires ainsi qu'un membre de la garde rapprochée de M. Koroma.

Reuters