Partick Muyaya a déclaré aux journalistes lundi que la force de la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC) devait quitter le pays "parce qu'elle n'a pas été en mesure de résoudre le conflit, notamment celui du M23".
TRT Afrika a tenté de contacter le département de la communication des Etats de l’Afrique de l’Est qui a promis de réagir sur ce sujet "de la demande du gouvernement congolais" ultérieurement.
Le gouvernement affirme que le groupe rebelle M23 a refusé, sous la surveillance de la force régionale, de se retirer des territoires de Masisi, Rutshuru et Nyiragongo, en violation de l'accord de Luanda.
De violents affrontements entre groupes armés se sont intensifiés dans les territoires de Masisi et de Rutshuru, situés dans la province du Nord-Kivu, depuis le 1ᵉʳ octobre.
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) a indiqué qu’au moins 20 civils ont été tués et plus de 30 autres blessés.
"Il y aura certainement une réunion des chefs d'État par la suite, qui devra statuer sur l'incapacité de la force régionale à résoudre ce problème, et des mesures seront prises", a déclaré M. Muyaya.
En septembre, le président congolais Félix-Antoine Tshisekedi avait déclaré qu'il souhaitait que la mission de maintien de la paix des Nations unies avance d'un an le début de la "retraite accélérée" de la mission de maintien de la paix pour n'avoir pas réussi à maîtriser les conflits dans l'est du pays.
Il a déclaré qu'"il est temps que notre pays prenne son destin en main".
La Communauté de l'Afrique de l'Est (EAC) a servi de médiateur dans les pourparlers de paix entre le gouvernement et les groupes rebelles, mais les négociations n'ont guère progressé.
L'ancien président du Kenya, Uhuru Kenyatta, pour sa part a condamné la recrudescence des hostilités dans l'est de la République démocratique du Congo et a exhorté toutes les parties à cesser les actions armées.
M. Kenyatta, médiateur de paix et facilitateur du processus de Nairobi sur la restauration de la paix et de la stabilité dans l'est de la République démocratique du Congo, sous l'égide de la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC), a condamné l'escalade des hostilités, les meurtres et les déplacements de population.
L'est du Congo, loin de la capitale, est depuis longtemps envahi par des dizaines de groupes armés qui cherchent à obtenir une part de l'or et des autres ressources de la région. Certains ont été discrètement soutenus par les pays voisins du Congo.
Les experts de l'ONU ont relevé des "preuves substantielles" que le Rwanda soutient le groupe rebelle M23 en pleine résurgence, ce que le Rwanda a nié.
La communauté internationale a également appelé à un cessez-le-feu immédiat et à l'ouverture de pourparlers entre toutes les parties.
Pour rappel, la force composée de milliers de soldats des armées du Kenya, du Burundi, du Soudan du Sud et de l’Ouganda avait été déployée pour désarmer quelques dizaines de groupes armés actifs dans la province du Nord - Kivu secoué par de larges offensives des rebelles du M23 depuis un an.