Emmanuel Macron escorte le président Bassirou Diomaye Faye alors qu'il quitte le palais de l'Élysée à Paris, le 20 juin 2024.

Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a indiqué jeudi dans un entretien avec l'AFP que la France allait devoir fermer ses bases militaires au Sénégal, dont la présence est incompatible selon lui avec la souveraineté de son pays.

"Le Sénégal est un pays indépendant, c'est un pays souverain et la souveraineté ne s'accommode pas de la présence de bases militaires dans un pays souverain", a dit Faye dans cet entretien au palais présidentiel.

Faye, élu en mars sur la promesse de rétablir la souveraineté de son pays, a assuré qu'il ne s'agissait pas d'un acte de "rupture ", et a défendu un "partenariat rénové" avec l'ancienne puissance coloniale et alliée historique française.

Faye a réaffirmé sa volonté de diversifier les partenaires de son pays, qui cherche à se développer et à rester l'interlocuteur du plus grand nombre alors que des pays du Sahel voisin passés sous le gouvernement de militaires ont abruptement rompu avec la France et se sont tournés vers la Russie.

Contre-exemple chinois

Mais, 64 ans après l'indépendance, "les autorités françaises doivent envisager d'avoir un partenariat dépouillé de cette présence militaire-là, mais qui soit un partenariat riche, un partenariat fécond, un partenariat privilégié et global comme nous l'avons avec beaucoup d'autres pays", a-t-il dit.

"Présence militaire ou absence militaire ne doit pas être égal à rupture", a-t-il dit.

Il a invoqué l'existence de relations entre le Sénégal et des pays comme la Chine, la Turquie, les Etats-Unis ou l'Arabie saoudite. "Tous ces pays-là n'ont pas de base militaire au Sénégal", a-t-il dit.

"Aujourd'hui, la Chine est notre premier partenaire commercial par le volume des investissements et des échanges. Est-ce que la Chine a une présence militaire au Sénégal ? Non. Est-ce que pour autant, on parle de rupture ? Non", a-t-il dit.

Faye a évoqué une mise à jour prochaine de la doctrine de la coopération militaire.

Cette actualisation "impose évidemment qu'il n'y ait plus de bases militaires de quelque pays que ce soit au Sénégal, mais elle impose aussi d'autres évolutions dans la coopération militaire avec ces différents pays qui entendent encore la maintenir (la coopération) avec le Sénégal", a-t-il dit.

La France a décidé de réduire fortement sa présence militaire en Afrique.

TRT Afrika et agences