L'audience d'un procès sans précédent engagé par la République démocratique du Congo (RDC) contre le Rwanda pour des violations présumées des droits de l'homme a débuté mercredi dans le cadre du conflit en cours dans la province orientale du Nord-Kivu.
Kinshasa a saisi la Cour africaine des droits de l'homme et des peuples d'une plainte contre Kigali pour notamment des faits présumés de traite des êtres humains, de torture et de traitements cruels ou dégradants dans l'est de la République démocratique du Congo, à la frontière rwandaise.
Le gouvernement congolais affirme que le groupe rebelle M23 et les forces rwandaises sont engagés dans un conflit armé dans la région du Kivu depuis 2021, entraînant la destruction d'infrastructures, des milliers de personnes déplacées, des meurtres et d'autres violations des droits de l'homme.
La RDC a demandé à la Cour d'ordonner au Rwanda de retirer ses forces, de cesser de soutenir le M23 et de violer les droits de l'homme, de payer des réparations et de laisser la Cour décider de l'indemnisation et couvrir tous les coûts.
Premier litige entre pays
Cette affaire est le premier litige interétatique dont la Cour a eu à connaître. Historiquement, elle a traité des affaires portées par des particuliers ou des ONG contre des États pour des violations des droits de l'homme.
L'audience opposant la République démocratique du Congo au Rwanda intervient dans le cadre d'un conflit qui fait rage, déclenché par une offensive des rebelles du M23 dans l'est de la RDC.
Les rebelles du M23 revendiquent désormais le contrôle de Goma et ont installé leur propre administration dans la ville.
Depuis le 26 janvier, plus de 3 000 personnes ont été tuées, 2 880 blessées et plus de 500 000 déplacées, s'ajoutant aux 6,4 millions de personnes déjà déplacées à l'intérieur du pays, selon l'ONU.