La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a déclaré qu'une délégation est au Togo alors que les tensions montent au sujet d'une réforme constitutionnelle qui, selon l'opposition, prolongerait le règne du président Faure Gnassingbé.
L'organisation qui a sorti deux communiqués sur cette mission en deux jours précise qu’elle ne s’engagera pas “ dans aucun autre processus comme indiqué dans un communiqué antérieur, qui a été retiré” .
La mission "s'entretiendrait avec les principales parties prenantes sur les derniers développements" au Togo avant les élections législatives et régionales du 29 avril.
La délégation est dirigée par Maman Sambo Sidikou, ancien chef de la mission de l'Union africaine au Mali et au Sahel, et séjournera dans le pays jusqu'au 20 avril à l'invitation du gouvernement, a ajouté la CEDEAO.
Les tensions sont montées en flèche au Togo depuis le mois dernier, lorsque les législateurs ont soutenu une réforme constitutionnelle qui veut faire passer le pays à un système parlementaire dans lequel les législateurs éliraient le président pour un mandat de six ans.
L'opposition craint qu'il ne s'agisse d'un stratagème pour prolonger le règne de M. Gnassingbé, qui est au pouvoir depuis 2005 et qui a été réélu à l'issue de multiples scrutins qualifiés de frauduleux par ses rivaux.
Les autorités togolaises ont interdit les manifestations prévues ces derniers jours par l'opposition et les groupes de la société civile pour protester contre la réforme, ce qui a encore accru les tensions.
L'opposition avait boycotté les dernières élections législatives en 2018 mais concentre désormais ses efforts sur le scrutin du 29 avril, qui a été repoussé par rapport à la date initiale du 20 avril.
L'Assemblée nationale est dominée par le parti UNIR de Gnassingbé, arrivé au pouvoir en 2005, succédant à son père resté au pouvoir pendant près de 38 ans à la suite d'un coup d'État.
