Jean-Jacques Wondo lors du verdict du procès pour la tentative de coup d’Etat en République démocratique du Congo

La Belgique et la République démocratique du Congo se sont retrouvées au cœur de tensions diplomatiques après qu'un tribunal de Kinshasa a confirmé lundi la condamnation à mort d'un expert militaire belgo-congolais.

Le tribunal militaire a prononcé le verdict à l'encontre de Jean-Jacques Wondo dans le cadre d'un procès en appel pour avoir prétendument orchestré un coup d'État avorté l'année dernière au Congo, a déclaré son avocat lundi.

Le gouvernement belge a annoncé lundi le rappel immédiat de son ambassadeur à Kinshasa pour consultations et la convocation de l'ambassadeur du Congo à Bruxelles "pour exprimer notre déception", selon un communiqué du ministère des affaires étrangères.

"Cette condamnation à mort de notre compatriote ne peut être prise à la légère (...) compte tenu de la grande faiblesse des éléments présentés lors des audiences et de l'absence manifeste de preuves crédibles", ajoute le communiqué.

Expert militaire

Wondo, expert militaire travaillant pour les services de renseignement congolais, est l'une des 37 personnes condamnées à mort pour ce que l'armée de la RDC considère comme une tentative de coup d'État déjouée en mai 2024.

Il est considéré par la justice militaire de la RDC comme le cerveau de cette tentative, au cours de laquelle des hommes armés ont attaqué le domicile d'un ministre avant de se diriger vers les bureaux du président Félix Tshisekedi.

Après quatre mois et demi d'attente à la suite du premier verdict prononcé en septembre, la condamnation à mort de Wondo a été confirmée en appel lundi.

Plusieurs organisations de défense des droits de l'homme ont demandé que les peines de mort soient commuées en peines de prison à vie.

Des condamnations à mort ont également été prononcées à l'encontre d'un Britannique et d'un Canadien, tous naturalisés congolais comme Wondo, ainsi que de trois citoyens américains.

En mars, le gouvernement de la RDC a levé un moratoire sur la peine de mort qui était en vigueur depuis 2003.

Il a expliqué que cette mesure visait les soldats accusés de trahison, alors que l'armée congolaise est aux prises avec des combattants armés soutenus par l'armée rwandaise dans l'est du pays en proie à des troubles.

TRT Afrika et agences